« Attention avant de changer de système de surveillance du médicament »

STRONG>Éric Cornut, président Europe de NovartisComment a évolué l'activité de Novartis en 2010 en France ?Nous avons réalisé une performance remarquable. Le chiffre d'affaires France a crû de 11,5 % en 2010, à 1,7 milliard d'euros, dont 1,35 milliard pour la branche pharmacie (+ 11,1 %). Seule l'activité de génériques, Sandoz, a reculé de 4,2 %, à 142,4 millions d'euros. Nous avons obtenu un remboursement satisfaisant pour tous nos produits, à l'exception de Exforge HCT, un antihypertenseur qui est commercialisé mais non remboursé.L'autorisation et la surveillance des médicaments sont sur la sellette en France avec l'affaire du Mediator...Si chaque acteur remplit sa mission avec professionnalisme, je ne vois pas pourquoi le système actuel ne fonctionnerait pas. Le système de pharmacovigilance français figure parmi les plus avancés en Europe. Il repose à la fois sur la rigueur des agences et l'obligation faite aux laboratoires de faire remonter les effets secondaires signalés sur leurs médicaments. Tout cela est audité par des agences nationales. S'y ajoutent les « plans de gestion des risques » [surveillance accrue d'un produit après sa mise sur le marché, Ndlr] obligatoire depuis 2005 pour toute nouvelle molécule. N'oubliez pas qu'en France, les deux tiers des remontées de pharmacovigilance proviennent de l'industrie ! Les visiteurs médicaux ont vingt-quatre heures pour avertir les autorités de tout problème que leur aurait signalé un médecin, et cela aussi est contrôlé.Craignez-vous la refonte du système français et même européen demandée par Xavier Bertrand ?Je ne la crains pas si l'objectif est d'améliorer la sécurité du patient et la confiance dans les médicaments. Mais attention à ne pas remplacer ce qui fonctionne par un système dont on ne sait pas ce qu'il vaut. Quant à l'Agence européenne du médicament (EMA), elle n'a, à mon sens, pas à être remise en cause. Prenez notre traitement contre la sclérose en plaques, Gilenya, qui vient d'obtenir un avis favorable du CHMP [comité consultatif de l'EMA, Ndlr]. Il a fait l'objet d'une discussion très pointue et sera mis sur le marché européen avec des recommandations plus strictes qu'aux États-Unis. Attention donc à ne pas renvoyer sur l'Europe les problèmes français. Propos recueillis par A. T.
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