L'accès de faiblesse de l'or reflète le meilleur moral des investisseurs

Tout à leur heure de gloire, les gérants spécialistes de l'or ne veulent pas entendre parler de recul du métal doré. « Non l'or ne baisse pas, il subit juste de petites prises de bénéfice ! » proteste l'un d'eux. Depuis le début de l'année, l'once a perdu 6 %, une petite forme particulièrement palpable jeudi (- 2 % à 1.320,60 sur le marché spot de New York). La hausse fulgurante du métal en 2010, soit 30 %, serait-elle terminée ? « Depuis le mois de novembre, c'est la première fois depuis 2009 que l'or ne tire pas les autres matières premières à la hausse », note l'équipe matières premières de Goldman Sachs. Le cuivre et le pétrole, des matières premières cycliques, ont été nettement plus recherchés que l'or ces derniers temps. Un décalage que les stocks d'or des ETF, ces fonds qui emmagasinent de l'or physique pour le compte d'investisseurs, semblent prouver : ils ont chuté très brutalement ces dernières semaines. En 2010, ils avaient acheté 361 tonnes sur le marché, faisant progresser leurs stocks vers un total de 2.167 tonnes. Mais après des sorties importantes, leurs réserves sont à un plus-bas depuis août dernier, selon Barclays Capital. Depuis le début de l'année, le fonds d'ETF Securities sur l'or a vu son stock d'or baisser chaque semaine. Ce jeudi, il a chuté de 65.000 onces en une journée. Et le plus grand d'entre eux, appelé « Spider » pour SPDR, est tombé à un plus-bas sur huit mois, et ne détient plus que 1.229,6 tonnes d'or, contre 1.320 à son record. Achats des émergentsEn étant plus optimiste sur les autres actifs, le sentiment général des investisseurs nuit à l'or. Le rebond de l'euro, constaté depuis le début de l'année, témoigne notamment d'un momentum meilleur pour la monnaie européenne. Et la demande fondamentale ne sera d'aucun secours à l'once : « L'offre et la demande sont équilibrées, la demande de bijouterie peut s'approvisionner par le seul recyclage », assure Credit Suisse, la banque spécialiste de l'or s'il en est. Reste un catalyseur de taille pour l'or : les achats des banques centrales des pays émergents. Le fait que le FMI ait terminé de réaliser son programme de ventes d'or de 403 tonnes devrait déporter cette demande vers les marchés.
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