EADS et le rêve américain

Par latribune.fr  |   |  318  mots
cite>EADS avait fait un rêve... américain. Celui d'emporter le contrat du Pentagone le plus emblématique de ces vingt dernières années. Ce rêve, qui s'est fracassé en fin de semaine dernière, n'était pas complètement illusoire. Car Airbus, la filiale d'EADS, présentait le meilleur de la technologie du moment, l'avion ravitailleur KC-45, la version militaire de son A330. Cet appareil avait d'ailleurs remporté, en 2008, une première manche auprès du Pentagone et il avait aussi séduit de nombreux pays, notamment de grands alliés des États-Unis comme la Grande-Bretagne et l'Australie. Mais, il y a bien sûr un mais. L'administration américaine a finalement choisi le KC-46A de Boeing, un avion en cours de développement pourtant. Mais à y regarder de près, comparer les avantages de tel ou tel avion n'est pas la question. Les États-Unis ont tout simplement acheté américain. Point barre ! La France le fait également dans le domaine de l'armement. Elle protège les intérêts d'une industrie stratégique et de souveraineté nationale. Nationalisme et alors ? Les États-Unis, chantres du libéralisme, pratiquent le nationalisme économique de façon très pragmatique, type « faites ce que je dis, pas ce que je fais ». Cette leçon, plusieurs pays européens devraient absolument la méditer. Alors que la Grande-Bretagne, les Pays-Bas, l'Italie, le Danemark et la Norvège financent sans sourciller le développement d'un avion de combat américain, le F-35 de Lockheed Martin, qui se révèle être un énorme gouffre financier, ils mégotent sur le lancement de programmes européens dans la défense. La décision du Pentagone devrait être l'occasion d'une prise de conscience européenne dans la Défense. Car le Buy American Act est transposable, en Europe, dans le domaine de l'armement. Faisons un rêve... mcabirol@latribune.f