Bel fait partie des favoris pour Yoplait

lus qu'un mois avant de connaître le nouveau propriétaire de Yoplait. Les négociations avec les neuf candidats battent leur plein. Et malgré les nombreuses banques sur le dossier, la discrétion est de mise. Pourtant, une chose est sûre. Si le fonds PAI est le vendeur déclaré, la coopérative Sodiaal (propriétaire de l'autre moitié des parts) décide autant que lui. « Ils ont un droit de regard et de veto, et sont opérationnels à 100 % dans le processus de décision », déclare un porte-parole de PAI. « Les 21 membres de notre conseil sont prêts à se rassembler en réunion extraordinaire dès qu'il le faut », confie le directeur de la communication de Sodiaal.Le groupe a du cashMême si aucune élimination n'est encore rendue publique, deux candidats semblent déjà hors course : il s'agit des fonds d'investissement Bain Capital et Lion Capital. Et les favoris apparaissent. Parmi eux, contre toute attente, Bel se détache. Moins-disant en termes de prix (voir ci-contre), le groupe familial a le bon goût d'être français et en relative adéquation avec la culture de Sodiaal. « Ce n'est pas le fric qui compte mais les hommes et seul un Français peut vendre nos produits partout dans le monde en s'adaptant aux modes de vie locaux », s'emporte un ancien cadre de Yoplait. Certes, la négociation avec une famille n'est pas évidente et Bel est peu développé dans les pays émergents les plus en croissance. Mais le groupe a du cash, peut augmenter son offre, voire proposer des solutions innovantes. « Il n'est pas exclu par exemple qu'un Chinois puisse développer Yoplait en Chine », explique-t-on côté PAI. Seul hic et de taille : Bel n'a jamais fait de yaourt et ne dispose donc d'aucune chaîne logistique du froid pour développer les activités de Yoplait. Un argument que ne manque pas de mettre en avant Lactalis, autre candidat sérieux. Lui a toutes les compétences pour développer la marque à l'international. Mais la relation est épidermique entre les deux rivaux historiques. Un coup de téléphone début février entre le très discret patron de Lactalis, Emmanuel Besnier, et le nouveau président de Sodiaal, Gérard Budin, n'aurait rien donné. Et Lactalis, qui avait, en novembre, proposé de racheter l'intégralité de Yoplait pour 1,4 milliard d'euros, veut contrôler seul la marque à la petite fleur.Du côté des étrangers, la vente complète au chinois Bright Foods ou au mexicain Lala semble exclue, tant il serait difficile de convaincre les agriculteurs actionnaires. Lala promettait pourtant de prendre la relève de General Mills aux États-Unis. Seul le dossier de cet américain paraît vraiment avancé. « Ils font le tour de la place pour dire qu'ils sont de gentils Américains », s'amuse un candidat concurrent. Le groupe, qui pèse plus d'un tiers des trois milliards d'euros de chiffre d'affaires de Yoplait, est en conflit depuis des mois avec Sodiaal à propos du prix de ses royalties, inférieures à 1 %, soit plus de deux fois moins que les standards du secteur. « C'est en pleine négociation actuellement entre les deux groupes », pointe-t-on chez Sodiaal. Pour Danone, concurrent historique de Yoplait, peu importe le nouveau propriétaire pourvu qu'il investisse. « La marque ne fait plus une pub depuis des mois. Or, 40 % de leurs investissements rejaillissent sur nous », confiait récemment un proche du PDG, Franck Riboud.
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