Goldman Sachs nie toute transgression éthique

Par latribune.fr  |   |  504  mots
Nous sommes une entreprise centrée sur le client depuis 140 ans et si nos clients ne croient pas que nous méritons leur confiance, nous ne pourrons pas survivre ». Dans une atmosphère électrique, le PDG de Goldman Sachs s'est évertué mardi à défendre la réputation de la banque devant la sous-commission d'enquête permanente du Sénat américain. Convoqué avec six autres responsables, Lloyd Blankfein a récusé les accusations portées par le gendarme boursier (SEC) au sujet du véhicule Abacus et, d'une manière générale, a nié que Goldman Sachs ait profité de la crise des crédits « subprime » en jouant l'immobilier résidentiel à la baisse, sans en informer ses clients.« Le fait est que nous n'étions pas constamment ou significativement en position nette ?short the market' dans les produits liés au crédit immobilier résidentiel en 2007 et 2008 », a expliqué Lloyd Blankfein. « Nos résultats le confirment », a-t-il ajouté, précisant que l'établissement a perdu 1,2 milliard de dollars du fait de son exposition à l'immobilier résidentiel au cours de ces deux années.Pendant l'audition, le président de la commission, le démocrate Carl Levin, a accusé Goldman Sachs d'avoir « mis en avant ses propres intérêts et ses profits avant les intérêts de ses clients ». Relativement sûrs d'eux lors de la lecture de leurs témoignages préparés d'avance, certains responsables - actuels et anciens - de la titrisation de produits hypothécaires de la banques ont perdu de leur superbe lorsque les élus les ont interrogés. embarrasDaniel Sparks, qui a dirigé le département hypothécaire de la banque jusqu'à la mi-2008, s'est montré très embarrassé lorsque Carl Levin a exposé des courriels dans lesquels des instruments et transactions liés à des crédits « subprime » commercialisés par la banque étaient qualifiés de « merdiques » en interne. Carl Levin a notamment interrogé Sparks au sujet du véhicule Timberwolf dégradé au rang d'« obligation pourrie » un an après avoir été commercialisé par Goldman Sachs. La Chambre des représentants s'intéresse aussi à d'autres transactions qu'Abacus. Lundi, une soixantaine de ses élus ont demandé à la SEC de « poursuivre ses investigations sur 24 autres transactions pour fraude sur des ventes de titres ». De son côté, Fabrice Tourre, le salarié de la banque accusé par la SEC d'avoir conçu le véhicule Abacus, s'est vigoureusement défendu. La transaction Abacus « n'était pas faite pour échouer » a déclaré le Français de 31 ans qui, bien qu'au centre de l'enquête ouverte à la mi-avril, a fait preuve de beaucoup de sang froid. A l'instar de ses collègues, Tourre a défendu sa direction. Ces responsables ont tous assuré que leur hiérarchie ne les avait jamais engagés à parier à la baisse contre le marché immobilier mais à réduire les risques encourus par la banque. n Des manifestants brandissant un portrait de Lloyd Blankfein, ce mardi devant le Sénat.américain.