Le PDG d'Altran n'entend pas se laisser limoger par Apax

Par latribune.fr  |   |  342  mots
Une bataille vient de s'engager pour la présidence d'Altran. Le fonds Apax, via sa holding Altrafin Participations, premier actionnaire de la société française de conseil en hautes technologies - avec 19,2 % du capital et 31,2 % des droits de vote - a déclaré mercredi qu'il soumettrait au vote de l'assemblée générale du 10 juin la nomination de Philippe Salle à la présidence d'Altran, en remplacement d'Yves de Chaisemartin. Âgé de 60 ans, Yves de Chaisemartin, qui a effectué l'essentiel de sa carrière au sein du groupe Hersant, est PDG d'Altran depuis septembre 2006. Philippe Salle, lui, est âgé de 45 ans. Ingénieur de formation, il a notamment dirigé la filiale Europe du Sud du groupe de travail temporaire Vedior, et la société de services pétroliers Géoservices.« Altrafin considère que les résultats du groupe ne sont pas à la hauteur de son potentiel de développement, surtout dans un contexte de sortie de crise », explique une porte-parole de la société d'investissement, qui était entrée au capital d'Altran en 2008. Certes, Altran a encore accusé l'an dernier une perte nette de 26 millions d'euros, mais celle-ci s'est considérablement réduite par rapport au déficit de 75 millions enregistré en 2009. Et si le cours de Bourse, qui a dévissé de 3 % mercredi, a chuté de 12,5 % au cours des trois dernières années, l'indice SBF 120 a fait pire, avec un plongeon de 16 %.« Je suis très surpris, je ne comprends pas. De juin 2008 à décembre 2010, Altrafin ne m'a adressé aucun reproche, aucune critique sur quoi que ce soit, et a approuvé ma stratégie. De plus, nous sommes en pleine ?recovery? (redressement, Ndlr) », confie Yves de Chaisemartin. C'est il y a quelques semaines seulement qu'Altrafin a averti le PDG d'Altran de sa volonté de le remplacer, et lui a proposé de démissionner. Ce qu'Yves de Chaisemartin a refusé tout net. « Les actionnaires trancheront », ajoute le PDG d'Altran, dont 71 % du capital et près de 70 % des droits de vote se trouvent entre les mains du public. Christine Lejoux