Lionel Guérin veut sauver la planète

Petit, Lionel Guérin hésitait entre devenir Christophe Colomb ou le héros de « Daktari ». Mais, puisque la formation de vétérinaire en France tourne plus autour des caniches nains et des chats siamois que des rhinocéros et que toute la planète avait déjà été explorée, il a laissé tombé l'idée. Enfin pas tout à fait...À 50 ans passés, l'actuel ­président-directeur général de la compagnie aérienne low-cost Transavia est toujours passionné par les animaux et la nature. « Je ramenais tous les animaux possibles dans l'appartement de mes parents, des grillons, des pies... » D'ailleurs, si vous passez le voir à son bureau, ne vous étonnez pas de le rencontrer en compagnie de Callie, l'un de ses nombreux perroquets. Aujourd'hui encore, il vit dans ce qu'il appelle un « véritable zoo ambulant ». Oui mais voilà, la faune et la flore, ça se préserve. Et de nos jours, il faut faire encore plus attention. « On a tous puisé dans la planète mais sans se préoccuper de l'avenir », martèle Lionel Guérin.Alors cet ancien pilote de ligne, à la tête de la compagnie aérienne Airlinair depuis 1999 et de Transavia depuis 2007 - filiale du groupe Air France-KLM - qu'il a toutes deux créées, mais aussi président de la Fédération nationale de l'aviation marchande (Fnam) depuis 2003, s'évertue à protéger la planète. Inconcevable avec son métier??? Lionel Guérin ne l'entend pas de cette oreille. Pour lui, il ne faut pas se leurrer, « on a besoin du transport aérien, autant pour l'économie que pour le mélange des cultures ». Ce passionné d'aviation instaure alors ce qu'il appelle le « voyage vert », en allégeant au maximum les avions, en ne rattrapant pas les retards - comme en voiture, plus la vitesse augmente, plus la consommation de kérosène est importante - ou en ne prenant que le carburant nécessaire. Une initiative des plus intéressantes d'un point de vue économique. « Respecter l'environnement, ça coûte moins cher », assure le PDG aux multiples entreprises. En effet, pour 1 % de carburant consommé en moins, c'est 500.?000 euros d'économisés. Et pour une low-cost comme Transavia, ce n'est pas rien. Trouver le juste milieu entre la pérennité de sa (ses) société(s) et ses idéaux, voilà une chose que sait gérer Lionel Guérin, notamment en créant le programme « Solid'air » destiné à favoriser et à développer un tourisme responsable, en partenariat avec l'association française Les Petits Débrouillards, qui soutient des initiatives liées à la protection de l'environnement et de la biodiversité en Égypte, au Maroc ou encore en Turquie. Et une fois de plus, la logique écologique rejoint la logique économique. Il lui apparaît indispensable de préserver ces lieux au maximum et de soutenir les populations locales pour que le tourisme continue de s'y développer sans en faire pour autant « des sanctuaires ». Surtout quand ils se trouvent dans les pays desservis par les vols Transavia. C'est ce que son dirigeant appelle avoir « un oeil éthique, un oeil business ».On l'aura compris, l'écologie n'est donc pas une mode pour lui. « Il faut se bouger pour trouver de nouvelles énergies », s'exclame-t-il, en s'insurgeant contre « l'électricité en plein jour ». D'ailleurs, il a rencontré Nicolas Hulot bien avant toute cette histoire de Grenelle de l'environnement, s'intéressant de très près à son pacte écologique, qu'il regrette de ne pas avoir pu faire signer à la Fnam. À propos de l'avenir, il s'inquiète mais reste confiant?: « Car si des quantités d'espèces vont disparaître, je crois beaucoup en la science et la recherche. C'est grâce aux scientifiques qu'on sauvera le monde. » Et qu'on pourra peut-être explorer des territoires encore inconnus, qui sait?? n · Demain : entretien avec Éric Lombard, patron de BNP Paribas Assurance.
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