La bataille des applications mobiles s'amplifie

Ligués contre la suprématie d'Apple dans le marché en plein essor des applications pour mobile, les vingt plus grands opérateurs mondiaux veulent démontrer qu'ils peuvent constituer une alternative crédible et surmonter leurs rivalités. Leur consortium lancé en février, la « Communauté pour la vente en gros d'applications » (WAC : Wholesale App Community), vient de se constituer en société, avec un conseil d'administration où se côtoient les poids lourds de l'industrie, Vodafone, Orange, AT&Tmp;T, China Mobile, NTT, Telefónica, etc. La présidence a été confiée à un Français, Michel Combes, patron de Vodafone pour l'Europe, comme la vice-présidence, à Jean-Philippe Vanot, le « Monsieur Qualité » de France Télécome;lécom. Standards et outils communsLe but est de proposer aux développeurs d'applications un point d'entrée unique et l'accès potentiel à plus de 3 milliards d'abonnés mobiles dans le monde, quand l'AppStore d'Apple ne concerne qu'une centaine de millions de possesseurs d'iPhone ou d'iPod Touch. Pour cela, la WAC va fusionner avec un consortium de standardisation plus restreint, JIL. « La WAC fonctionnera comme un entrepôt partagé par les opérateurs, où les développeurs déposeront leurs applications pour validation, les « app stores » étant exploités par chaque opérateur » a expliqué Michel Combes mardi lors d'une conférence téléphonique. Il n'y aura pas d'« app store » commun, mais des standards et des outils logiciels communs pour les développeurs, qui seront dévoilés en novembre. Actuellement, ces derniers doivent adapter leurs programmes à chaque système d'exploitation pour mobile (iPhone, Android, BlackBerry, etc). Les utilisateurs devraient aussi pouvoir garder leurs applications tout en changeant de téléphone. Les premiers mobiles compatibles WAC seront présentés au Congrès mondial du mobile de Barcelone en février. Il n'y a pas de modèle économique unique non plus. Chaque opérateur décide du partage des recettes avec les développeurs, même si le taux de 70 % reversé par Apple semble s'imposer comme la norme. La plate-forme WAC percevra au passage une petite commission pour couvrir ses frais. L'objectif des opérateurs n'est pas d'engranger des millions de chiffre d'affaires par la vente d'applications, mais plutôt d'accroître l'usage de l'Internet mobile. Selon le cabinet de conseil en stratégie Booz & Co, le marché des applications, en termes de dépenses des utilisateurs, atteindra 22 milliards de dollars en 2013, mais la part revenant aux distributeurs ne sera que de 7 milliards. D'ailleurs, « si Apple a reversé en deux ans 1 milliard de dollars aux développeurs, l'AppStore ne lui a rapporté que 429 millions de dollars, un montant peu significatif à l'échelle du chiffre d'affaires du groupe », observe Thomas Husson, du cabinet Forrester. Attirer les développeurs« L'enjeu pour les opérateurs se situe dans l'augmentation du revenu moyen par abonné, par le trafic de données, et dans la baisse du taux de désabonnement. Si un client est habitué à l'environnement de l'?app store? de son opérateur, c'est une barrière à la sortie » analyse Mohssen Toumi, de Booz & Co. « Les applications sont devenues le nerf de la guerre pour l'acquisition des clients et la rotation des applications un facteur clé de succès des ?app stores?. » D'où la nécessité des opérateurs de joindre leurs forces pour attirer le plus de développeurs.
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