Obama compte rebondir en se recentrant sur l'emploi

Par latribune.fr  |   |  535  mots
Barack Obama a bien reçu le message adressé par ses compatriotes dans les sondages et à l'occasion de la défaite du parti démocrate dans le Massachusetts. Pour son discours sur l'état de l'Union, l'hôte de la Maison-Blanche, combatif malgré une cote d'approbation ayant chuté autour de 50 %, a promis de redéfinir ses priorités : il privilégiera la création d'emplois en 2010, puis la réduction du déficit fédéral à partir de 2011, sans toutefois renoncer, dans l'ordre, à ses réformes de la finance et de l'assurance santé, menacées depuis que les démocrates ont perdu leur majorité qualifiée au Sénat la semaine dernière.« L'emploi sera notre priorité numéro un en 2010 », a clamé le président, alors que les critiques fusent sur son plan de relance à 787 milliards de dollars, dont 8 milliards attribués jeudi pour développer un réseau de voies ferrées à grande vitesse. Selon la Maison-Blanche, ce plan aura au total « préservé et cré頻 3,5 millions d'emplois d'ici à la fin 2010. Mais il n'a pas empêché la destruction de 4,6 millions d'emplois en 2009, et a creusé le déficit fédéral, attendu à 1.350 milliards pour l'exercice fiscal 2010. Obama va donc intensifier sa lutte contre le chômage, qui s'affiche à 10 %. « Je veux sans tarder une loi sur l'emploi », a déclaré le président, saluant l'adoption d'un plan de 155 milliards de dollars par la Chambre des représentants pour stimuler la création d'emplois en exhortant le Sénat à la suivre. Dans son discours, Obama a choyé les PME, dont il veut baisser les impôts lorsqu'elles « embauchent ou augmentent les salaires ». Le président compte aussi puiser 30 milliards de dollars « remboursés par Wall Street » dans le cadre du plan de soutien à la finance (Tarp) afin d'encourager les banques régionales à prêter davantage aux PME. Il souhaite par ailleurs doubler les exportations de son pays d'ici à cinq ans afin de « soutenir deux millions d'emplois ».budget fédéral gelé sur 3 ansBien qu'il ait appelé le Congrès à mettre fin à ses querelles partisanes, Obama risque d'éprouver des difficultés à le convaincre d'adopter ses réformes controversées avant les élections de mi-mandat en novembre. Le gouverneur républicain de Virginie, Bob McDonnell, a estimé que le gel confirmé par Obama de 15 % du budget fédéral sur trois ans était « louable » mais insuffisant car il ne permettrait que d'économiser 250 milliards de dollars d'ici à 2020. Plus virulent, le leader de l'opposition à la Chambre, John Boehner, a déploré que les Américains n'aient « eu droit qu'aux mêmes politiques destructrices d'emplois ».L'hôte de la Maison-Blanche a rappelé aux démocrates, notamment conservateurs, qu'ils disposaient « toujours de la plus vaste majorité depuis des décennies » et pouvaient donc adopter les réformes promises de la finance et de la santé. Présidente de la Chambre des représentants, la démocrate Nancy Pelosi a beaucoup applaudi le président. Mais peu avant son discours, cette élue progressiste a prévenu que le gel des dépenses qu'il envisage ne devait pas épargner l'armée. Le président a qualifié 2009 d'« année difficile », mais malgré l'enthousiasme qu'il affiche, 2010 promet d'être éprouvante. n