Barbara Bui a retrouvé la rentabilité en 2010

Par latribune.fr  |   |  576  mots
Après une année 2009 qui a vu son bénéfice net plonger dans le rouge, les résultats annuels de Barbara Bui publiés mardi soir montrent un retour à meilleure fortune. Sur l'exercice écoulé, le créateur de vêtements et accessoires haut de gamme pour femmes a dégagé un résultat net positif de 380.000 euros contre une perte de 330.000 euros en 2009. En outre, malgré une baisse d'activité de 3 % à 29,28 millions d'euros, la rentabilité opérationnelle est de retour (2,6 % du chiffre d'affaires) grâce aux efforts engagés en 2009 et maintenus en 2010, notamment une réduction de 12 % des charges externes.Côté bilan, la situation s'est également améliorée. Fin 2010, la PME de 130 collaborateurs disposait d'une trésorerie nette de 1,63 million d'euros. De quoi permettre la reprise des investissements, interrompus par la crise.Le groupe a été créé en 1983 par William Halimi et Barbara Bui. Alors comédiens, les deux fondateurs ouvrent à cette époque une boutique-atelier baptisée Kabuki, rue de Turbigo à Paris, « pour occuper le temps ». « Nous étions des artistes. Nous avons tout appris sur le tas », se souvient le PDG. Quatre ans après, c'est le premier défilé et la naissance de la griffe Barbara Bui. Nouveau venu sur le marché du vêtement de luxe pour femmes, ce petit Poucet se présente comme une alternative pour une clientèle lassée par la banalisation des grandes marques.En 1998, la PME tente l'aventure de la Bourse pour y lever des fonds afin d'ouvrir une boutique dans un haut lieu de la mode. Ce sera Avenue Montaigne en 1999. Depuis, les magasins se sont multipliés. Aujourd'hui, la griffe en possède neuf en propre à Paris, Milan et New York, et cinq en partenariat à Paris, Monaco et en Russie. En outre, un réseau de diffusion de 400 points de vente multimarques assure le maillage du marché.C'est le recul de cette activité de 10 %, à 16,8 millions d'euros, qui a pesé sur le chiffre d'affaires 2010. Les commandes s'effectuent en effet entre juin et octobre de l'année précédente (n-1). C'est ce constat et la progression de 8 % des ventes de l'activité boutique, à 12,5 millions d'euros, qui ont conforté William Halimi dans sa stratégie d'ouverture de magasins monomarque. Son objectif est de réaliser à terme 60 % du chiffre d'affaires du groupe dans les boutiques contre 40 % actuellement.Site e-commercePour 2011, deux inaugurations sont prévues. La première s'effectuera à Los Angeles en plein coeur de Beverly Hills sur Rodeo Drive, l'un des endroits le plus stratégique et dynamique du marché américain. « Nous sommes situés en face du magasin Chanel », précise le PDG. La seconde est prévue cet été à Beyrouth. À moyen terme, Barbara Bui devrait y ouvrir une seconde boutique et se développer dans les pays émergents, notamment au Brésil. À tout cela s'ajouteront la mise en place d'une politique de communication plus présente et le lancement, fin 2011, d'un site e-commerce. De sorte que le groupe devrait, si le dynamisme du marché le permet, atteindre d'ici à quelques années les 50 millions d'euros de chiffre d'affaires. Il estimerait alors posséder des marges de manoeuvre suffisantes pour lancer une stratégie encore plus ambitieuse. Première étape vers cet objectif : un retour à la croissance du chiffre d'affaires en 2011 annoncé par la PME dont le carnet de commandes du réseau diffusion est en hausse de 7 % pour la collection printemps-été 2011, une progression de 11 % étant attendue pour celle de l'automne-hiver 2011.Jacques Nédellec