C'est une convergence inattendue. Martine Aubry et Xavier Bertrand se rejoignent pour expliquer que l'une des raisons de la défaite de Lionel Jospin dès le premier tour de la présidentielle de 2002 a résidé dans l'incapacité des socialistes à élaborer un nouveau programme dans les deux années qui ont précédé l'échéance électorale majeure. La première secrétaire du PS estime en avoir « tiré les leçons » en engageant dès cette année son parti dans l'élaboration d'un nouveau modèle de société, mais le secrétaire général de l'UMP n'est pas en reste et entend lui aussi fournir à Nicolas Sarkozy les armes idéologiques de la prochaine bataille de 2012.Ce jeudi soir, le secrétaire d'Etat au Logement, Benoist Apparu, participera au lancement des « ateliers du projet 2012 » organisés par « les jeunes actifs » de l'UMP. D'ores et déjà, l'UMP a mis en place sur son site Internet toute une série de débats sur des sujets d'actualité ? retraites, agriculture, emploi ? et créé un réseau « citoyen », « les créateurs de possibles », qui doit permettre au parti présidentiel de « capter » les attentes des Français. Il compte aujourd'hui 10.000 inscrits. Xavier Bertrand, qui a recruté Eric Besson, le transfuge du PS, dans l'équipe pour le projet 2012, prévoit aussi « d'engager de nouvelles conventions pour réactiver le débat d'idées », comme l'UMP l'avait fait dès 2005 pour la présidentielle de 2007. En lisière du parti, Jean-François Copé, président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, mène aussi une réflexion pour la campagne présidentielle. Le député-maire de Meaux s'est rapproché de Nicolas Sarkozy après la défaite des régionales et veut travailler « dans l'esprit d'une famille politique rassemblée ». Il a déjà planché sur la dette, les déficits et la fiscalité et se fait entendre sur des sujets comme la burqa ou la parité hommes-femmes dans les conseils d'administration. D'ici l'été, son club Génération France comptera une centaine d'antennes dans toute la France, mobilisant un député sur trois. Lors d'un « tchat » récent sur le site de l'UMP, Xavier Bertrand a assuré que « la concurrence n'aurait aucun sens » avec Jean-François Copé.« désamour »Le patron de l'UMP a également pris soin de rappeler que le principe des primaires pour la désignation du candidat à la présidentielle était toujours en vigueur pour 2012, « même pour le président sortant ». Et pour l'instant, s'il est toujours victime du « désamour » de l'opinion, Nicolas Sarkozy demeure le meilleur candidat à droite. Un sondage BVA pour Orange, « L'Express » et France Inter le crédite de 28 % des intentions de vote au premier tour de la présidentielle, face à la socialiste Martine Aubry (24 %), qui serait néanmoins en position de force pour l'emporter au second tour. Selon un récent sondage Ifop pour le « JDD », Nicolas Sarkozy reste également le meilleur candidat de la droite, les sympathisants UMP le classant largement en tête devant François Fillon puis Dominique de Villepin. Nicolas Sarkozy a indiqué qu'il se déterminerait pour l'élection de 2012 « à la fin de l'été ou au début de l'automne 2011 ». Son ancien mentor, Edouard Balladur, lui a suggéré récemment « de ne pas trop tarder ». « S'il le disait plus nettement, plus rapidement, cela aurait l'effet d'un calmant, d'un sédatif », concernant notamment les ambitions ravivées à droite, a précisé Edouard Balladur, qui pensait non seulement à François Fillon ou Dominique de Villepin, mais aussi à Alain Juppé.

latribune.fr

28 Avr 2010, 23:18

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