La construction a été la principale victime de la crise

Ce fut l'année de tous les dangers pour les chefs d'entreprise. Entre janvier et novembre 2009, l'Insee a recensé 49.396 défaillances d'entreprises jugées, soit près de 4.500 par mois. Un record. Au cours du seul mois de novembre, elles ont augmenté de 5,6 % par rapport à octobre et bondi de 10,4 % par rapport aux douze mois précédents. Cette hausse de la sinistralité s'est mécaniquement traduite par une flambée du nombre de demandeurs d'emplois. Le taux de chômage en France métropolitaine est passé de 8,7 % à 9,6 % de la population active entre le premier trimestre et le quatrième trimestre 2009. Dans le secteur privé, ce sont 321.500 emplois qui ont été détruits. Un triste recordLes bases de ce triste record avaient été jetées au cours du second semestre 2008 dès le déclenchement de la crise bancaire et financière consécutive à la faillite de la banque américaine Lehman Brothers en septembre. Sur l'ensemble de l'exercice 2008, ce sont 49.650 défaillances que l'Insee a observées. Soit plus de 4.130 par mois. A titre de comparaison, les années précédentes avaient été plus « paisibles ». En 2006, ce sont 3.400 entreprises qui s'étaient déclarées en faillite. En 2007, le nombre s'était porté à 3.600.Cette explosion des défaillances, que des études réalisées par la Coface et Altares avaient déjà observée, a surtout concerné quelques secteurs. Avec 13.831 défaillances jugées entre janvier et novembre, la construction a été le secteur le plus touché par la crise. Sur la même période, l'hébergement et la restauration ont perdu 5.556 entreprises. On comprend un peu mieux la hargne avec laquelle les restaurateurs se sont battus pour obtenir une baisse de 19,6 % à 5,5 % de la TVA. Le secteur des services aux entreprises a également souffert, avec 5.403 entreprises qui se sont déclarées en faillite.Au regard des efforts déployés par le gouvernement pour sauver l'industrie, en particulier l'automobile avec la prime à la casse, on pourrait logiquement penser que l'industrie manufacturière a été le secteur le plus directement frappé par la récession. Et bien non. L'Insee ne recense « que » 3.998 défaillances.Moins exposés à la concurrence, nationale ou internationale, certains secteurs ont été relativement épargnés pendant cette période difficile. On peut notamment citer les services aux ménages et surtout les activités financières et d'assurance, qui ont respectivement recensé 2.488 et 773 défaillances jugées.Comment s'annonce l'exercice 2010 ? Les derniers chiffres de la Coface ne sont pas très rassurants. En effet, sur les trois premiers mois de l'année, le nombre de défaillances s'établit à 17.461, quasiment au même niveau qu'au premier trimestre 2009 (17.442).
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