Après la vente du Mistral, les industriels français de la défense peinent à percer en Russie

Les industriel français Nexter, Thalès, Safran, Sagem, Alcatel, DCNS présentent ces jours-ci à Moscou leurs nouveautés à l’occasion du salon « Technologies et construction de machines 2012 », qui est essentiellement la réponse russe au salon de l\'armement parisien Eurosatory . « Nous sommes venus pour indiquer aux Russes que nous sommes ouverts à des coopérations industrielles », explique Philippe David, directeur du développement chez Nexter Systems, dont c’est la première participation au salon. « La vente du Mistral a ouvert des portes. La taille du pays et de son budget défense en font un pays incontournable ». L’excitation provoquée par la visite du général russe en charge des achats de blindés sur le stand de Nexter semble souligner un intérêt commercial. Et pourtant « nous ne pouvons pas vendre d’armes offensives à l’heure actuelle », précise Alexandre Penley, vice-président Europe-Russie chez Nexter. « Il s’agit pour nous de démarrer des coopérations sur des technologies les moins polémiques ». En clair : rien de ce qui est exposé sur le stand n’est vendable. « Nous pouvons vendre une technologie dite « non sensible » pour les munitions, qui permettrait aux Russes de réduire leur problème de dépôts qui explosent accidentellement. Une autre forme de coopération serait par exemple la fourniture par les Russes de sous-ensembles pour des équipements vendus à des pays tiers ».Thalès a perdu un contrat à 100 millions de dollarsUn autre industriel français présent explique que le contexte actuel, « avec l’alternance de pouvoir en France et l’escalade en Syrie », est très défavorable. Moscou est sous le feu médiatique en raisons de ses probables livraisons d’armes à Damas. En outre, les industriel français sont confrontés à la concurrence d’autres pays qui se sont engouffrés dans la brèche ouverte par l\'achat des  bâtiments de projection et de commandement (BPC) français par la Russie, le premier achat d\'armes à l\'étranger décidé par Moscou.« Thalès est dépité d’avoir perdu contre l’allemand RheinMetall sur un contrat de 100 millions de dollars pour une station d’entraînement au combat », explique l’industriel. Les Italiens Oto Melara et Iveco marquent aussi des points avec leurs blindés qui ont tapé dans l’œil des généraux russes.Du côté des politiques, l’accent est mis sur la renaissance du potentiel industriel national. Dans le cadre de ce salon de l\'armement, le vice premier ministre en charge du complexe militaire Dmitri Rogozine a précisé les deux priorités : les technologies hypersoniques et l’intelligence artificielle. « Nous allons concentrer nos efforts sur la création de centres de recherche qui nous permettront de grandes avancées (…) Nous remplacerons les équipements pilotés [par des humains], qu’il s’agisse d’appareils terrestres, aériennes ou navales ». 
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