Retournement de situation au procès Khodorkovski

La campagne en faveur de la libération de l'ancien milliardaire Mikhaïl Khodorkovski, patron de la défunte compagnie pétrolière Ioukos, prend un tour inattendu sept ans après son arrestation manu militari. Profitant de la tournée américaine du président russe Dmitri Medvedev, le Prix Nobel de la Paix Elie Wiesel a organisé vendredi à Washington un dîner « pour aider Khodorkovski, qui est prisonnier politique ». L'incarcération de l'ex-première fortune russe a été perçue comme une sanction contre les activités politiques d'un homme jugé incontrôlable par le Kremlin. Mais la situation et en train de changer. Lundi, le groupe russe Rosneft a accepté de verser 12,9 milliards de roubles (près de 340 millions d'euros) à une filiale néerlandaise de son ex-concurrent Ioukos. Ce denierréclamait depuis des années cette somme au titre de prêts qu'elle avait accordés en 2004 à Iouganskneftegaz, fleuron de Ioukos. Lorsque Rosneft avait racheté, lors d'enchères truquées, la plupart des actifs de Ioukos, alors en faillite, il s'était engagé à les rembourser mais ne l'avait pas fait. Certains observateurs pensent que Mikhaïl Khodorkovski pourrait sortir de prison en 2011, au terme de sa peine. En effet, le ministre de l'Industrie Viktor Khristenko et l'ex-ministre de l'Economie Guerman Gref (aujourd'hui patron de Sberbank, première banque du pays) viennent tout deux de discréditer la principale charge dans le second procès en cours contre l'ancien oligarque. Ils ont déclaré ne rien savoir au sujet d'un détournement de pétrole d'une valeur de 350 millions de dollars dont est accusé Mikhaïl Khodorkovski, soulignant même qu'ils auraient été au courant si une telle fraude avait eu lieu. Enfin, les deux officiels ont affirmé que les tarifs pratiqués par Ioukos à l'époque des faits étaient ceux du marché. compensations financièresLa justice russe, sous influence du Kremlin, a intérêt à rehausser son image. La Cour européenne des Droits de l'Homme doit en effet statuer sur une plainte déposée par les actionnaires de Ioukos contre le gouvernement russe, accusé d'avoir illégalement forcé Ioukos à la faillite. Une plainte en forme de fabuleuse épine dans le pied du Kremlin : les actionnaires lui réclament 98 milliards de dollars.
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