Google rejette toute régulation pour aider la presse en ligne

Par latribune.fr  |   |  550  mots
Devant la crise profonde de la presse aux États-Unis, les réflexions vont bon train sur les remèdes à apporter, et sur une régulation à mettre en place. Avec en première cible, Google, et son service d'agrégation d'informations Google News, accusé de cannibaliser les éditeurs de presse. À la mi-juin, la Federal Trade Commission (FTC), autorité de la concurrence aux États-Unis, a rendu des propositions sur « le journalisme à l'heure de l'Internet » issues d'un groupe de travail lancé il y a un an. « Les journaux n'ont toujours pas trouvé un nouveau modèle économique, et il y a des raisons de penser qu'un tel modèle n'émerge jamais. Il n'est donc pas trop tôt pour considérer de nouvelle règles qui permettrait de soutenir le journalisme dans le futur », explique la FTC en préambule d'un document résumant les propositions faites par des spécialistes des médias (professeurs d'université, journalistes, juristes...). En fil rouge : la mise en place de nouvelles règles et taxes qui seraient imposées aux « agrégateurs de contenus », avec comme première cible Google. Le moteur de recherche s'est donc empressé de répondre à cette montée au créneau le 20 juillet dernier sur son blog. Son objectif : tout faire pour que ces propositions ne se transforment pas en « recommandations véritables, qui porteraient préjudice à la santé de la consommation », écrit Google. créer une licence globalePremière proposition issue de la FTC : un renforcement du droit d'auteur. « La doctrine permet aujourd'hui à des tiers de reproduire, diffuser, distribuer des travaux sous droits d'auteurs. [...] De différentes manières, les moteurs de recherche ou les agrégateurs de contenus peuvent donc enfreindre le droit d'auteur », indique le document, qui suggère donc de mieux protéger les informations de dernière minute (« hot news »). Ces propositions remettraient en cause Google News, qui agrège en temps réel les titres et les premières lignes des articles de presse mis en ligne par les éditeurs. Dans sa réponse, le moteur de recherche a assuré qu'aucun juge n'avait jusque là remis en cause le droit d'auteur aux États-Unis et que « les hot news » ne peuvent être protégées par le droit d'auteur, dans la mesure où elles n'appartiennent à personne. Le moteur a aussi assuré que Google News était conçu pour apporter du trafic, pas pour cannibaliser l'audience des sites et rappelé qu'il avait reversé 5 milliards de dollars de chiffre d'affaires en 2009 aux éditeurs partenaires. Autres propositions du groupe de travail : la création d'une licence globale, sur le modèle de la musique, qui coûterait entre 5 et 7 dollars et serait payée par les fournisseurs d'accès Internet pour chaque compte créé. Surtout, le groupe suggère aux éditeurs de créer un péage d'accès commun à leurs informations et demander ensemble aux agrégateurs de contenus un droit d'accès, éventuellement redevable sous forme de droit d'auteurs. Une exception aux règles de concurrence qui serait consentie à la presse. Google a rejeté en bloc ces hypothèses, en particulier les deux dernières. Par le passé, ces mesures « ont toujours été inefficaces et pire préjudiciables pour le lecteur. Elles auraient pour conséquence une inflation sur les prix pour le consommateur », explique le moteur.