Le marché chahute la dette du Portugal et de l'Irlande

Par latribune.fr  |   |  340  mots
Les tensions sur les obligations irlandaises et portugaises ont redoublé ce mardi, alors que le coût d'assurance contre un risque de défaut des deux pays bondissait sur le marché des « credit default swap » (CDS). Évoluant en sens inverse des prix, le rendement des obligations d'État irlandaises à 10 ans a atteint un nouveau plus-haut depuis 1997 de 6,78 %, soit une progression de 200 points de base (soit 2 %) depuis le début de l'année. Côté portugais, le taux à 10 ans a grimpé jusqu'à 6,65 %, là encore un plus haut de 13 ans, soit une hausse de 260 points de base depuis le premier janvier.CraintesLes investisseurs s'inquiètent du coût du sauvetage des banques irlandaises, qui pourrait mettre à mal la réduction du plus gros déficit budgétaire de la zone euro en 2009. Le gouvernement irlandais doit annoncer cette semaine le coût du plan de sauvetage d'une des principales banques du pays, Anglo Irish, qui pourrait à lui seul représenter 35 milliards d'euros, soit 20 % du PIB du pays, selon Standard and Poor's. Également dans le viseur des marchés pour avoir enregistré le troisième plus gros déficit de la zone euro l'an dernier derrière Dublin et Athènes, Lisbonne peine de son côté à adopter son budget 2011, et le président portugais a débuté mardi des discussions avec les différents partis pour éviter un blocage.Dans un remake quasi identique de la crise grecque, les tensions sur les marchés des obligatations et celles sur le marché des CDS s'amplifient mutuellement. Les coûts d'un contrat CDS à 5 ans sur le Portugal et l'Irlande sont désormais supérieurs à celui de Dubai, à environ 450 et 500 points de base contre 100 et 150 points fin 2009. Les deux pays ont désormais rejoint la Grèce dans le club des six dettes les plus risquées au monde, selon le marché des CDS. Alors qu'il n'était que de 120 points de base il y a un an, le CDS grec évolue désormais à environ 850 points, après un bond 1.000 points fin juin. J. B.