Le Grand Paris, un pari économique

L'Élysée est intervenu?: le projet de loi créant le Grand Paris sera débattu à l'Assemblée nationale avant la fin de l'année, malgré l'embouteillage législatif. Il sera examiné les 23 et 24 novembre par les députés. Il faudra certes qu'il soit voté, puis qu'il passe l'épreuve du Sénat, où il devrait être présenté en janvier-février 2010. Mais le secrétaire d'État chargé du développement de la région capitale a déjà gagné une manche, celle du calendrier. Aujourd'hui, alors qu'il doit défendre son projet devant les députés de la commission du Développement durable, Christian Blanc affiche sa satisfaction?: « Je ne pensais pas que nous arriverions à ce résultat en un an, se félicite-t-il. L'équipe de Paul Delouvrier a travaillé pendant cinq ans, et ils étaient deux cents. Nous ne sommes pas cinquante. »Auprès des députés, Christian Blanc développera des argumentaires déjà rodés. En expliquant que l'objectif du Grand Paris est de permettre à la capitale de rester en tête des « villes monde » qui guident l'économie de la connaissance et de l'innovation, d'y rétablir une dynamique de croissance plus forte, d'y offrir une qualité de vie de haut niveau, et d'y créer un nouvel é lan architectural. La région Île-de-France représente aujourd'hui 30 % du PIB de la France. Mais selon le secrétariat d'État, son rythme de croissance ces quinze dernières années a été égal, en moyenne, à celui enregistré au plan national, alors que son potentiel économique aurait dû la doter de rythmes de croissance plus élevés. D'autre part, sa place financière est inférieure à celle de Londres ou New York, tandis que Paris est distancé par Londres pour l'accueil de QG d'entreprises. En pariant sur l'émergence et la montée en puissance de secteurs déterminants pour l'avenir (biotech, TIC?), et en les organisant en clusters d'une taille suffisante pour s'assurer une visibilité mondiale, le Grand Paris est supposé doubler la croissance francilienne, et susciter la création de 800.000 à 1 million d'emplois dans les quinze prochaines années. Le plateau de Saclay doit ainsi devenir l'une des cinq plates-formes de haute technologie les plus performantes du monde. Mais Christian Blanc justifiera aussi la méthode?: il tentera de convaincre les députés que le projet de loi ménage des marges de man?uvre importantes aux collectivités locales, en organisant un « copilotage » du développement des territoires desservis par le futur réseau de métro automatique. Un partenariat très encadré?: à partir du moment où seront décidés les emplacements des gares de ce métro, les communes concernées auront dix-huit mois pour signer un contrat de développement territorial. Au passage, il insistera aussi sur le rôle de l'État dans ce projet « d'envergure nationale » et sur la nécessité de lancer les travaux d'aménagement au plus vite?: le projet de loi permet de gagner trois ans sur les délais habituels pour la réalisation du métro automatique, notamment en permettant le « tuilage » de la réalisation des études et conduites de procédures.violentes critiquesEnfin, il parlera? d'urbanisme. Une façon de répondre indirectement aux violentes critiques de Jean Nouvel, qui l'a accusé de réduire le Grand Paris à un « grand huit » de métro. L'atelier regroupant les dix architectes urbanistes verra bien le jour. Il sera présidé par Christian de Portzamparc et doté d'un budget de 4 millions d'euros en 2010. Christian Blanc espère qu'il en sortira une nouvelle charte d'Athènes.Parviendra-t-il à convaincre?? Le secrétaire d'État n'en doute pas. Son projet a pourtant suscité quelques réticences chez certains élus franciliens.n
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.