L'Irlande s'accroche à son taux bas de 12,5 % face à l'UE

Par latribune.fr  |   |  308  mots
Récemment élu avec un fort soutien au Parlement, le nouveau Premier ministre irlandais, Enda Kenny a dès son premier Conseil européen eu « une discussion animée » avec ses pairs européens, pour utiliser un euphémisme diplomatique. Il a dû batailler pour éviter qu'un paragraphe « anti-irlandais », proposé par la France, l'exhortant à relever sensiblement son taux d'imposition sur les bénéfices des sociétés (actuellement à 12,5 %) soit inclus dans les conclusions du Sommet des 27 États membres. Du coup le rabais demandé par Dublin sur le taux d'intérêt qu'il doit payer à ses partenaires européens pour leur aide financière fait encore l'objet d'intenses négociations, notamment avec Paris. Officiellement les négociateurs attendent la publication ce jeudi 31 mars du résultat des « stress-tests » nationaux sur les banques irlandaises avant d'avancer. L'Irlande pourrait en effet avoir besoin de plus de fonds pour renflouer ses banques. Effet négatifLe pays défend en tout cas bec et ongles son taux de 12,5 % (lire le point de vue « Évitons la caricature à propos de l'Irlande » de Gary Fallon, page 30). « Nous n'avons pas l'intention de modifier les taux », confient des sources proches de l'exécutif. « Tout éloignement de ce taux aurait un effet négatif significatif sur l'investissement [en Irlande, Ndlr] à un moment critique de reprise économique nationale » soulignent les officiels irlandais. Leur argumentation est que l'Irlande ne parviendrait pas aussi facilement à rembourser sa dette à ses partenaires si son avantage fiscal était amoindri et donc sa croissance ralentie. Ils font valoir d'autre part que nombre de firmes européennes profitent de leur taux bas sur les sociétés. À l'instar de l'équipementier français Valéo, dont l'État français est actionnaire via le Fonds stratégique d'investissement (FSI), qui va créer 100 emplois dans sa filiale irlandaise à Tuam, en y investissant 17 millions d'euros.Frank Paul Webe