La crise de l'euro fait les choux gras de l'or

La corrélation entre la hausse de l'or et les accès de faiblesse du dollar qui ont ramené la relique barbare sur le devant de la scène à l'issue de neuf années de hausse est-elle remise en cause par la crise de l'euro ? On doit s'interroger alors que le plus haut niveau de l'année de l'once de métal précieux à 1.175 dollars sur le Comex a été atteint mercredi soir juste après la dégradation de la note souveraine de l'Espagne à AA par Standard and Poor's. Certes, le record de 1.230 dollars du 3 décembre dernier n'est pas battu, mais alors l'euro campait au-dessus de 1,50 dollar. Tombée à 1,3115 dollar dans la soirée de mercredi, la devise unique a connu jeudi une accalmie sans parvenir toutefois à dépasser 1,3278. De sorte qu'un nouveau record historique a été atteint pour le napoléon, la pièce de 20 francs (5,8 grammes d'or), à 165 euros (si on excepte la transaction isolée du 1er octobre 2008 en pleine panique de la faillite de Lehman), soit un triplement depuis avril 2004.le dollar revigoréLes turbulences rencontrées par l'euro redonnent de la vigueur au billet vert. Il n'a plus de challenger sérieux comme monnaie de réserve. Voila qui fait les affaires de l'or. Si cet actif n'a plus lieu d'offrir un rempart contre l'érosion du dollar, les banques centrales n'ont plus d'autres alternatives que l'or pour diversifier leurs réserves. Sauf à se tourner vers le franc suisse et la livre que la situation financière de la Grande-Bretagne et de la Suisse ne rendent pas très attractifs.Les 403 tonnes d'or mis en vente par le FMI à l'automne 2009 ont ainsi trouvé des acheteurs pour plus de moitié lors de transactions de gré à gré avec l'Inde, le Sri Lanka et l'île Maurice. Les 196 tonnes restantes du Fonds qui ont officiellement été mises sur le marché le 18 février dernier ont pu faire craindre une offre trop abondante pour le marché physique de l'or qui reste étroit à raison de quelques tonnes par jour. Force est de constater qu'il n'en est rien, ces ventes étant gérées avec finesse. D'ailleurs, selon les analystes de Barclays, les ventes des banques centrales et du FMI devraient cette année être proches des achats des instituts d'émission des pays émergents. La vente de 5,62 tonnes du FMI relevée cette semaine par le Conseil mondial de l'or a ainsi été très bien absorbée. Car la demande d'investissement en métal précieux repart de l'avant. Alors que le principal tracker investi en or, le SPDR Gold, vient de porter son actif à un record de 1.146 tonnes d'or, les 19 fonds de ce type suivis par Barclays sont maintenant à la tête de 1.835 tonnes. Ils auront, selon la banque, accru leurs encours de 22,5 tonnes en avril, portant leurs emplettes à 27,3 tonnes depuis le début de l'année. n
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