« Big bang » à la Bourse de Casablanca

Par latribune.fr  |   |  478  mots
L'opération fait les gros titres de la presse marocaine. Et pour cause. La fusion entre Ona et SNI, les deux holdings historiques du pays, remodèle totalement le paysage boursier du royaume chérifien. Lancé il y a quelques semaines, ce processus compte trois étapes : OPA de ONA sur sa filiale SNI, retrait de la Bourse de Casablanca de la société fusionnée, et enfin mise sur le marché des principales participations du nouvel holding. Résultat, après l'opération, le capital flottant de la Bourse marocaine devrait représenter plus de 25 % de la capitalisation totale de la place, contre à peine 22 % avant l'opération. De quoi renforcer l'attrait du pays pour les investisseurs étrangers et donc, à terme, permettre une hausse de la capitalisation de la Bourse (52,7 milliards d'euros aujourd'hui).« Après la prise de participation de ONA dans SNI en 1999, puis la réorganisation de ses participations croisées, il était temps pour le holding de rompre avec sa nature historique de conglomérat et de passer à autre chose », explique à « La Tribune » Hassan Bouhemou, le président du holding. Créé en 1934 sur les fondations de la Compagnie générale du transport, Ona a longtemps appartenu à Paribas avant d'être vendu à des intérêts marocains dans les années 1970. Plus jeune (1966), SNI était la réplique « publique » d'Ona, et a été privatisé en 1994, avant que Ona rachète 30 % du capital en 2003.Conseillé par Lazard, Ona-SNI va, en redevenant totalement privé, se défaire de la double décote qui le poursuivait et se consacrera à son métier d'investisseur. Les milliards d'euros reçus lors des prochaines mises en Bourse de ses principales participations serviront à rembourser une partie de la dette contractée pour financer l'OPA mais aussi, assure Hassan Bouhemou, « à soutenir les actifs qui ont encore besoin de grandir, les aider à aller à l'international et à acquérir de nouvelles activités ».Mises en bourseQuatre actifs « adultes », comme les appelle Hassan Bouhemou, « qui avaient plus d'inconvénients à être intégrés dans un holding qu'à vivre sur le march頻, préparent déjà activement leur prochaine mise en Bourse : Cosumar, le groupe sucrier du Maroc, dont la valorisation approche le milliard d'euros ; Lesieur Cristal (huiles, produits de beauté...) dont le chiffre d'affaires dépasse les 400 millions d'euros, la Centrale laitière du Maroc, le « Danone » local, dont la valorisation est estimée à près de 1,5 milliard d'euros, et enfin Attijariwafa Bank. L'objectif de Ona-SNI est de conserver dans un premier temps 30 % du capital de ces sociétés avant de les céder totalement sur le marché. A moyen terme, les sociétés de distribution, de téléphonie (Wana) ou dans les mines seront également être introduites à la Bourse de Casablanca. Olivier Pinaud Ona-SNI va, en redevant totalement privé, se défaire de la double décote et se consacrer à son métier d'investisseur.