Les associations se mobilisent contre le surendettement

Le surendettement, une fatalité ? A l'heure où le nombre de dossiers déposés auprès des commissions de surendettement s'envole et où les associations doutent de l'efficacité de la loi Lagarde en ce domaine (votée le 21 juin dernier, elle entrera progressivement en vigueur d'ici à la fin de l'année), la question mérite d'être posée. Pour l'association Cresus (un réseau de chambres régionales du surendettement social), qui accompagne les personnes surendettées, « le constat de terrain reste terrifiant et accablant ». Les derniers chiffres de la Banque de France indiquaient déjà que le nombre de dossiers de surendettement était en hausse annuelle de 10 % au 31 mars (217.000 dossiers déposés, 183.000 jugés recevables d'avril 2009 à mars 2010). Au-delà du chiffre brut, l'insuffisance de l'accompagnement s'est traduit par une explosion (+ 64 %) du nombre de ménages (48.517) aidés par l'association Cresus en 2009. Compte tenu de la montée du chômage, le tableau ne devrait pas être plus rose en 2010. accompagnementLe président de la fédération française des associations Cresus, Jean-Louis Kiehl, veut toutefois souligner deux avancées de la nouvelle loi sur le crédit à la consommation. « La réforme des taux de l'usure est très importante car elle favorisera le crédit amortissable. Quant au principe de création d'un répertoire des crédits, il est acté », se félicite-t-il. De fait, la mise en place d'un comité d'évaluation le mois prochain précédera la création d'un registre national des crédits et si la Cnil n'émet pas d'avis défavorable, le fichier positif sera bel et bien instauré. L'enjeu ? « Responsabiliser les prêteurs et les consommateurs afin d'éviter l'empilement des crédits », explique-t-il. L'endettement moyen s'élevait à 45.000 euros pour les dossiers de surendettement fin mars. « C'est un véritable gâchis. Il faudrait pouvoir arrêter les ménages plus tôt », s'indigne Jean-Louis Kiehl. Autre cheval de bataille de Cresus : l'accompagnement des ménages surendettés. « Sur le terrain, on constate qu'une écrasante majorité de familles se trouve dans l'incapacité d'exécuter le plan de remboursement en raison de difficultés liées au calcul du reste à vivre et de l'absence de mesures d'accompagnement social et juridique », dénonce l'association. Les insuffisances de la Banque de France en ce domaine, de même que « l'insuffisance de données fiables sur l'échec ou la réussite des plans de désendettement », avaient également été pointée par la Cour des Comptes dans son dernier rapport.« Responsabiliser les prêteurs et les consommateurs afin d'éviter l'empilement des crédits. »
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