L'éditorial de Jean-Baptiste Jacquin

Cinq opérations de croissance externe en sept mois. Huit en un an?! À croire que la crise n'existe pas pour Gemalto, notre champion mondial des puces pour téléphones mobiles, cartes bancaires ou passeports biométriques. Le groupe français présidé par Olivier Piou a annoncé hier la plus grosse acquisition de son histoire?: 163 millions d'euros payés cash pour l'allemand Cinterion, spécialiste des modems pour objets communicants. Cette opération révèle l'assurance qu'a pris le groupe, né de la fusion il y a quatre ans d'Axalto avec Gemplus. Après un mariage compliqué, Olivier Piou avait imposé une gestion financière draconienne. Aucun dividende n'était versé aux actionnaires pour consacrer le cash de l'entreprise à la croissance organique et à de petites acquisitions ciblées. Et voilà 2010, où Gemalto décide à la fois de verser le premier dividende de son histoire, certes modeste (25 centimes par action), et de changer d'échelle dans ses acquisitions. Le beurre et l'argent du beurre. Mais il peut se le permettre?! Car cette boulimie d'acquisitions est financée sans recours à la dette. Cela n'exclut pas le risque d'intégration, mais limite le risque financier. Gemalto avait 381 millions de trésorerie nette en caisse au 31 décembre. Et dormir sur ce tas d'or aurait été sans doute plus risqué. Car la place de numéro un mondial doit se défendre sur tous les fronts. Il n'est que de voir les domaines dans lesquels Olivier Piou a signé ses dernières emplettes?: le MtoM aujourd'hui, la sécurisation de la banque en ligne (en avril), l'authentification forte sur mobiles (février), le commerce mobile (janvier). Ce ne sont pas des parts de marchés achetées, mais des relais de croissance. [email protected]
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