Portugal Telecom tient une AG décisive pour l'avenir

C'est un autre match Espagne-Portugal qui se joue ce mercredi, au lendemain de la rencontre de leurs équipes de foot au Cap. À Lisbonne, les actionnaires de Portugal Telecom (PT), l'opérateur historique du pays, doivent se prononcer mercredi matin en assemblée générale extraordinaire pour ou contre l'offre d'achat du géant voisin Telefónica sur les parts de PT dans Vivo, leur filiale brésilienne commune de téléphonie mobile.Rejetée une première fois par le conseil de PT, l'offre de l'opérateur espagnol a été relevée de 800 millions d'euros début juin, à 6,5  milliards d'euros, sans que cela semble affaiblir la résistance du groupe et du gouvernement portugais à cette opération considérée comme hostile. Elle amputerait PT de son principal actif, Vivo, leader sur le marché dynamique du mobile au Brésil avec 54 millions d'abonnés. Le Premier ministre portugais, Jose Socrates, s'est ouvertement déclaré défavorable à cette offre. Il a ordonné à la Caixa Geral de Depositos, la CDC locale, contrôlée par l'État, et actionnaire à 7,3 % de PT, de voter contre l'offre de Telefónica. L'issue semble d'autant plus incertaine que Telefónica vient de subir un revers juridique. Le groupe espagnol, qui craignait de ne pouvoir voter à hauteur de sa participation de 10 % dans PT au cours de l'AG, a vendu précipitamment la semaine passée 7,9 %, à la Société Généralecute; Générale, UBS et un « hedge fund » new yorkais, tout en s'assurant la possibilité de racheter ses titres. Mais le gendarme de la Bourse portugais, la CMVM, a considéré lundi soir que Telefónica restait propriétaire de ses 7,9 %. Un professeur de droit qui préside l'assemblée doit déterminer si Telefonica peut voter sur sa propre offre ou se trouve en conflit d'intérêt. « L'offre nous semble désormais plutôt mal engagée » notent les analystes d'Oddo. « Golden share »Au total, des actionnaires représentant plus de 25 % des droits de vote sont connus comme défavorables et au moins 40 % des votes sont aux mains d'intérêts portugais. Le gouvernement a laissé entendre qu'il pourrait utiliser sa « golden share », même si cette dernière pourrait être déclarée illégale par la Cour de justice européenne début juillet. Parmi les scénarios envisagés sur les marchés, deux sont jugés les plus probables. Ou un nouveau relèvement de l'offre de 500 millions voire 1 milliard d'euros, soit moins de 1,5 % de la capitalisation boursière de Telefónica observe Oddo. Ou bien un coup de force de Telefónica, à savoir une OPA hostile contre PT, ce dont il l'a déjà menacé... Delphine Cuny
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