Florange est rentable, l'épée de Damoclès toujours suspendue au-dessus des haut-fourneaux lorrains

Que fera Arnaud Montebourg le moment venu? Le ministre du redressement productif a pris connaissance du rapport sur le site Mosellan d’ArcelorMittal réalisé par Pascal Faure, vice-président du Conseil général de l\'économie, de l\'industrie, de l\'énergie et des technologies (CGIET), lors d’une réunion de plus de trois heures avec les syndicats du site de haut-fourneaux. Principale conclusion : le site intégré (filière chaude et froide), qui emploie 2.500 salariés, et dont deux haut-fourneaux ont été arrêtés officiellement jusqu’à la fin de l’année, est «viable, fiable et rentable». En revanche, il nécessite un investissement «rapide» de 400 à 500 millions d\'euros, afin de «compenser les retards» de ces dernières années. Le rapport, selon le ministère, «met en évidence les atouts du site intégré de Florange, idéalement localisé par rapport à ses grands clients, notamment automobiles, et qui se distingue par la technicité des aciers à haute valeur ajoutée produits par ses chaînes à froid, fruits des innovations du centre de recherche et développement voisin de Maizières-lès-Metz».Cette mission, décidée début juin, a examiné «les évolutions du marché de l\'acier en France et en Europe, puis a dégagé les pistes permettant d\'assurer un avenir industriel et économique pérenne au site sidérurgique de Florange», a rappelé le ministère.«Il faut que les choses aillent très vite», a réagi en écho François Pagano (CFE-CGC) : «humainement, pour les salariés car ils sont usés, et industriellement car les outils sont à l\'arrêt depuis des mois et puis, sortir 5-6 millions pour une filière à l\'arrêt, ça ne peut plus durer». «Nous sommes désormais sûrs que le gouvernement a les mêmes priorités que nous: de lever les incertitudes et de travailler pour convaincre Mittal de se positionner - soit il investit, soit il délaisse la filière sidérurgique», renchérit François Pagano.Divers scénarios évoqués Arnaud Montebourg a indiqué que le président Hollande s\'occuperait personnellement du dossier et rencontrerait en août le patron Mittal, une information toutefois démentie par l\'Elysée. Le rapport préconise l\'instauration d\'un «véritable dialogue stratégique» entre l\'Etat et le groupe ArcelorMittal. Mais en cas de «divergence irréductible», «il conviendrait d\'examiner les perspectives d\'évolution de l\'actionnariat et le périmètre correspondant». Du coup, le ministre a évoqué divers scénarios, selon les syndicats, dont celui d\'un repreneur (plusieurs se sont déjà manifestés) dans l\'éventualité où Mittal délaisserait le site lorrain, selon les syndicats.«Le rapport reconnaît que la situation européenne de l\'acier est préoccupante avec une demande structurellement en baisse», a déclaré ArcelorMittal, précisant que «la France restait un pays stratégique pour le groupe».Les annonces inquiétantes d’ArcelorMittalCette semaine, ArcelorMittal avait plutôt fait des annonces inquiétantes. En publiant ses résultats trimestriels, le groupe avait indiqué qu’en Europe, la situation, «exacerbée par la crise» était «extrêmement grave», laissant entendre qu’il n’exclurait pas de nouvelles fermetures de sites. Le plan présenté en septembre dernier prévoyait l’arrête temporaire ou définitif de 9 des 25 hauts-fourneaux situés en Europe. Mais les résultats restent inexorablement dans le rouge: les produits plats ont perdu au premier semestre en Europe 340 millions d’euros,
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