Les concurrents vont suivre

Par latribune.fr  |   |  447  mots
En remboursant l'État, BNP Paribas met la pression sur ses concurrentes. Elle est la première banque française à s'affranchir de l'État. La banque de la rue d'Antin a lancé un mouvement qui devrait désormais se poursuivre. Car, à travers cette opération, BNP Paribas envoie aux marchés le signal qu'elle est la banque française en meilleure santé puisqu'elle peut désormais se passer des aides publiques. Ses concurrentes se sont empressées de rassurer les marchés sur leur situation. Crédit Agricolegricole a martelé qu'il n'y avait « pas d'urgence » dans la mesure où elle était « la banque la moins aidée ». La Banque verte et le Crédit Mutuel n'ont reçu qu'une seule aide publique contre deux pour les autres banques françaises. Elles pourraient donc être les prochaines à rembourser l'État. Le Crédit Agricolegricole pourrait d'ailleurs choisir de procéder en plusieurs étapes. La Société Généralecute; Générale, qui a reçu 3,4 milliards d'euros du Trésor, a prudemment indiqué qu'elle « pourrait envisager de commencer le remboursement à partir de début 2010 ». La banque dirigée par Frédéric Oudéa a bouclé le premier semestre légèrement bénéficiaire. Enfin, le groupe BPCE, né de la fusion entre les Banques Populaires et les Caisses d'Épargne, a déclaré qu'il « commencera à rembourser à partir de 2010, si sa situation de solvabilité le permet ». Le groupe s'est porté garant des 34 milliards d'euros d'actifs à risque de sa filiale Natixis et pourrait avoir à assumer d'autres pertes. Un remboursement de l'État reste encore hypothétique pour l'année prochaine.émancipationLa volonté de s'émanciper de la tutelle de l'État n'est pas une exception française. L'italienne UniCredit va également augmenter son capital de 4 milliards d'euros pour éviter de recourir aux aides publiques. Les britanniques Lloyds Banking Group et Royal Bank of Scotland (RBS) songent sérieusement à lever des capitaux afin de rembourser le gouvernement. En outre, ces deux dernières renégocient actuellement l'accord passé avec le gouvernement britannique pour la garantie de leurs actifs (260 milliards de livres pour Lloyds BG et 325 milliards pour RBS). En Suisse, l'État s'est désengagé d'UBS en août dernier, empochant au passage 1,2 milliard de francs suisses (800 millions d'euros). Autre terre où les banques veulent retrouver leur autonomie : les Pays-Bas. Aegon a récolté 1 milliard d'euros pour s'acquitter d'une partie de son dû, le bancassureur SNS Reaal a suivi sa trace, et ING cherche à céder de 6 à 8 milliards d'euros d'actifs dans le même but. Enfin, en Allemagne, la Commerzbank a annoncé qu'elle n'aurait plus recours aux garanties gouvernementales lorsqu'elle se refinancera à l'avenir. A. M. et M. PE.