Les éditeurs de jeux vidéo vont mieux que les fabricants de consoles

Par latribune.fr  |   |  442  mots
Deux mauvaises surprises en une. C'est ce qu'a réservé Nintendo à la communauté financière, mercredi. Le fabricant japonais de consoles de jeux vidéo, numéro deux mondial derrière l'américain Microsoft, a lancé une alerte sur ses résultats annuels (lire encadré). À l'origine de cette mauvaise surprise : une autre nouvelle désagréable et inattendue, à savoir le retard du lancement de la 3DS, la console portable en trois dimensions, censée revigorer les ventes de Nintendo.Comme ses concurrents Microsoft et Sony, le groupe nippon est confronté à l'explosion des jeux en ligne et sur mobiles. Une concurrence d'autant plus vive que les consoles actuellement sur le marché se font vieilles. Conséquence, le marché mondial des consoles (portables et de salon) devrait chuter de 18,9 % cette année, selon l'Idate (Institut de l'audiovisuel et des télécoms en Europe), à 12,4 milliards d'euros. Et, toujours d'après l'Idate, il ne devrait renouer avec la croissance qu'en 2013, une fois les nouvelles générations de consoles sorties. En attendant, les fabricants tablent sur des innovations comme le Kinect de Microsoft - un système de jeu vidéo fondé sur la reconnaissance gestuelle et vocale - et la manette « Move » de Sony, inspirée de la Wii de Nintendo, pour relancer leur activité. Ainsi que sur de nouvelles versions de leurs jeux phares : Microsoft espère beaucoup de la récente sortie du quatrième opus de son jeu Halo - qui s'est vendu à 34 millions d'exemplaires en neuf ans - pour doper les ventes de sa console Xbox.Nouveaux supportsAu chapitre de l'édition, précisément, les éditeurs de jeux vidéo, eux, affichent une bien meilleure santé que les fabricants de machines. Les joueurs préfèrent désormais pratiquer sur les mobiles connectés à Internet et les tablettes tactiles plutôt que sur les consoles ? Qu'à cela ne tienne ! L'américain Electronic Arts, deuxième éditeur mondial de jeux vidéo derrière son compatriote Activision Blizzard (groupe Vivendi), s'est adapté à cette nouvelle tendance, en rachetant, il y a un peu moins d'un an la société Playfish, qui conçoit des jeux pour le réseau social Facebook. Electronic Arts s'est également employé à développer des jeux pour l'iPad, la tablette tactile d'Apple. Résultat, Electronic Arts a renoué avec les bénéfices au premier trimestre de l'exercice en cours. Le marché mondial des jeux en ligne devrait bondir de 33 %, à 20 milliards de dollars, cette année, selon le bureau d'analyses financières Lazard Capital Markets. Au total, tous supports confondus, les ventes de jeux vidéo progresseront de 8,4 % dans le monde, en 2010, d'après l'Idate, à 38 milliards d'euros.