En Europe, le passager paie pour sa sécurité

Par latribune.fr  |   |  401  mots
Le renforcement des contrôles dans les aéroports relance la question de leur financement. Notamment en Europe, où le système est financé par les passagers, alors qu'aux États-Unis,l'essentiel est pris en charge par l'État fédéral. Il y a quelques années, le PDG d'Air France-KLM, Jean-Cyril Spinetta, avait dénoncé cette situation. « La protection des passagers contre les actes terroristes fait partie des prérogatives des États. Mais tous les gouvernements européens ont considéré que c'était au consommateur de payer. » En schématisant, l'État fixe les normes techniques appliquées par les aéroports, qui facturent leurs prestations aux compagnies aériennes, lesquelles tentent de les répercuter sur le prix du billet. « Les passagers aériens ont payé 5,9 milliards de dollars en 2009 pour les mesures de sûreté. Le consommateur ne paye pas pour la sûreté des gares ou des centres commerciaux. Pourquoi en va-t-il autrement pour l'aérien », déplore-t-on à l'association internationale du transport aérien, l'Iata. Pour celle-ci, les circonstances extraordinaires ne doivent pas justifier de nouveaux surcoûts pour le passager. D'autant « que les compagnies ne peuvent pas tout répercuter pour ne pas trop augmenter les prix et impacter le trafic », selon un observateur. Néanmoins, pour certains professionnels de l'aérien, si de nouvelles technologies améliorent la fluidité dans les aéroports (détection des liquides, scanners?) un surcoût serait acceptable. taxe d'aéroport en hausseLe manque d'harmonisation entre États européens est dénoncé par les compagnies et aéroports car il crée de sérieuses distorsions de concurrence entre ceux qui appliquent le minimum réglementaire et ceux qui le dépassent, au risque de faire exploser la facture et de réduire leur compétitivité. En France, le coût de la sûreté a souvent expliqué la moindre pénétration des compagnies low-cost. La sûreté est financée par la taxe d'aéroport allant de 9,50 euros par passager pour les grands aéroports à 11 euros pour les petits. Soit 663 millions en 2009. Un montant qui va grimper de 5 % en 2010. « Le produit de la taxe est insuffisant pour couvrir les coûts de sûreté des aéroports français. Le trou est de l'ordre de 110 millions d'euros », déplore Jacques Sabourin, délégué général de l'Union des aéroports français (UAF). F. G.