Paulson : la chance, la taille et le talent

Par latribune.fr  |   |  386  mots
En 2007, il avait personnellement engrangé 4 milliards de dollars en pariant sur l'effondrement du marché des subprimes. En 2010, l'Américain John Paulson, 55 ans, a fait encore mieux : il a gagné 5 milliards en pariant sur le rebond de l'économie américaine et des profits de ses grandes entreprises à commencer par ses grandes banques (son fonds a notamment gagné 1 milliard sur Citigroup). Mais aussi sur la croissance des champions des grands pays émergents, sur la flambée des matières premières et surtout, sur la hausse du prix de l'or en investissant massivement sur les mines d'or. Rappelons que le métal précieux a gagné pas moins de 30 % en 2010. Mais pour tout dire, à l'exception de ses investissements sur l'or, c'est dans les toutes dernières semaines de 2010 que ses paris ont commencé à payer. Au mois d'août, il se montrait franchement inquiet sur la réalité du rebond de l'économie américaine comme sur le redémarrage de l'immobilier sur lequel il a aussi parié, et qui ne s'est pas encore produit. Et, à la fin septembre, ses fonds étaient en pertes. Des pertes qui auraient pu être assez lourdes pour une société de gestion alternative qui gère pas moins de 36 milliards de dollars.La chance compte aussiSi avoir de la chance fait partie des qualités essentielles d'un gérant visionnaire, ses profits tiennent aussi à l'engouement retrouvé des investisseurs pour la gestion alternative en 2010 - en particulier sur ses trois derniers mois-, bien que les performances moyennes de l'ensemble de cette gestion aient été, sur l'année, très inférieures à celle du S&P 500. Selon Hedge Fund Research, les actifs sous gestion des fonds spéculatifs américains ont fait un bond de 20 % en 2010 pour atteindre 1.920 milliards de dollars en fin d'année. Si la moitié de la hausse tient à la performance, l'autre moitié vient bien de l'afflux de capitaux. Comme chez Paulson & Co qui a dû en mai dernier, devant la ruée des investisseurs, fermer aux nouvelles souscriptions son fonds vedette « Advantage », qui gérait 19 milliards de dollars. Mais si la taille du portefeuille compte incontestablement dans la rentabilité de Paulson & Co, il faut reconnaître que pour dégager plus de 30 % de performance sur un tel paquebot, il faut bien avoir aussi un peu de talent!