Les banques privées suisses plus riches qu'avant la crise

En dépit des déboires d'UBS, elles ont en caisse 37 milliards d'euros de plus qu'en 2007.

Malgré les secousses ressenties pendant la crise, la place financière suisse continue de séduire. Depuis la fin de l'année 2007, les banques privées du pays ont en effet collecté bien plus d'argent qu'elles n'en ont perdu. Elles comptent dans leurs caisses environ 50 milliards de francs suisses (37 milliards d'euros) de plus qu'avant la crise, d'après des données collectées par l'agence Bloomberg. Un bilan d'autant plus positif que la première d'entre elles, UBS, a perdu près de 250 milliards de francs en deux ans et demi. En réalité, la situation de cette dernière a profité à certaines de ses concurrentes. Au premier rang desquelles sa principale rivale, Credit Suisse, qui a ajouté 125 milliards de francs à sa masse d'actifs sous gestion. Pictet et Sarasin sortent également gagnantes de la crise.

Hier encore, le modèle de la banque privée suisse était pourtant promis au déclin. Les États membres du G20, États-Unis, France et Allemagne en tête, multipliaient les attaques contre le secret bancaire. Sous leur pression, plusieurs accords ont été signés avec des pays occidentaux, ces deux dernières années, pour faciliter la transmission de données de contribuables possédant un compte en Suisse. Mais la plus forte secousse pour la Confédération helvétique s'est produite en août 2009, lorsque Berne a accepté de transmettre aux États-Unis des informations sur 4.450 clients d'UBS soupçonnés de fraude fiscale.

Évasion fiscale

Pourtant, l'évasion fiscale semble avoir encore de beaux jours devant elle. D'après une estimation réalisée en 2009 par le courtier Helvea, seulement 16 % des 863 milliards de francs d'actifs logés dans les banques suisses et détenus par des citoyens européens étaient déclarés. Avec 2.000 milliards de dollars (1.450 milliards d'euros) de capitaux « offshore » d'après le Boston Consulting Group, la Suisse reste la première destination pour les riches particuliers soucieux de placer leur fortune à l'étranger. Derrière elle figurent le Royaume-Uni et les îles anglo-normandes (1.900 milliards de dollars), les Caraïbes et Panama (900 milliards) et le Luxembourg (800 milliards).

 

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