Scor continue à concilier croissance et rentabilité malgré un marché difficile

Le groupe affiche des primes en hausse de 13 % après les renouvellements de janvier.
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Scor est bien moins exposé que ses concurrents au marché américain des catastrophes naturelles.

Scor résiste au mouvement de baisse des prix annoncés ces dernières semaines par les grands courtiers américains, sans renoncer à développer son portefeuille. Le réassureur français, numéro 5 mondial, affiche en effet une croissance de 13 % à taux de change constant (17 % en données publiées) au terme des renouvellements de janvier, qui concernaient 69 % de son portefeuille en traités de dommages, et 61 % en spécialités (crédit-caution, risques agricoles, transport, etc.). De quoi permettre à sa division Scor Global P&C de viser un chiffre d'affaires en hausse de 9 % cette année, aux alentours de 4 milliards d'euros.

Cette performance s'explique notamment par la signature de deux grands contrats (un traité automobile au Royaume-Uni pour 60 millions et un traité toutes branches en Chine pour 40 millions), qui représentent 6 points de croissance. Scor a par ailleurs résilié 7 % et restructuré 12 % des affaires arrivant à échéance.

Tarifs quasi-inchangés

Mais le vrai tour de force de Scor est d'avoir conclu ces contrats à tarifs quasi-inchangés (-0,2 % en moyenne pondérée), alors que le courtier spécialisé Guy Carpenter prévoyait fin décembre une baisse de 7,5 % en dommages (« La Tribune » du 31 décembre). « Dans un contexte de renouvellements faisant apparaître, comme prévu, une fragmentation accrue des marchés, Scor bénéficie pleinement d'avoir placé la diversification au coeur de sa stratégie », souligne Victor Peignet, directeur général de Scor Global P&C. Peu présent aux États-Unis, qui représentent moins de 10 % de son portefeuille contre 30 % à 50 % pour ses principaux concurrents, Scor est moins exposé aux problèmes de surcapacités qui caractérisent actuellement ce marché, notamment en réassurance de catastrophe, où les prix pourraient chuter de 10 % à 15 %. Surtout, la société a fait jouer sa capacité d'adaptation. « Nous avons eu quelques mauvaises surprises sur le marché des catastrophes naturelles, notamment en France et au Royaume Uni, où les prix sont orientés à la baisse de 5 % et 7,5 %, respectivement, ce qui nous a poussé à réorienter nos capacités sur d'autres pays d'Europe », explique Victor Peignet.

À l'arrivée, Scor est parvenu à limiter à seulement 0,2 % le recul de son ratio de souscription moyen pondéré, qui rapporte le montant des sinistres et les coûts d'acquisition aux primes perçues. Ce maintien de la rentabilité technique permet à Scor d'affirmer sa capacité à mettre en oeuvre son plan stratégique « Strong Momentum », qui prévoit un rendement des fonds propres supérieur de 10 points au taux sans risque, soit environ 14,5 %.

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