RBS se redresse et prépare sa privatisation

Après deux années de restructuration, Royal Bank of Scotland minimise les pertes. Les premières négociations en vue d'une vente partielle débutent.
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Deux ans après avoir dévoilé des pertes abyssales, qui ont forcé à sa nationalisation, Royal Bank of Scotland commence à voir le bout du tunnel. La banque britannique, possédée à 84 % par l'État, a réalisé une perte nette de « seulement » 1,1 milliard de livres (1,3 milliard d'euros) en 2010. Par rapport aux 24 milliards de livres de pertes de 2008, conséquence de l'acquisition désastreuse d'ABN Amro juste avant la crise, c'est un net redressement. Mieux : avant impôts, la banque est pratiquement à l'équilibre.

Vente par tranches

Le plan de restructuration de cinq ans, lancé début 2009 par Stephen Hester, son directeur général, est désormais presque à mi-course. « Nous sommes en avance par rapport à ce qui était prévu, mais la route est encore longue », prévient-il.

Son plan consiste essentiellement à vendre et clôturer pour 240 milliards de livres d'actifs, soit environ un cinquième de la banque. En 2010, les pertes de cette division non stratégique ont été divisées par trois, ce qui explique largement le redressement de la banque.

Pour obtenir ce résultat, RBS a vendu une vingtaine d'actifs dans dix-huit pays l'an dernier : la banque a notamment quitté des pays comme le Chili, la Colombie, le Pakistan ou Taiwan ; elle a vendu une grande part de Sempra Commodities, son unité de courtage en matières premières, ainsi que Global Merchant Services, une division de paiements par cartes bancaires.

Le redressement en cours de RBS permet à l'État britannique de commencer à envisager sa privatisation. Celui-ci a acheté sa participation à 50 pence l'action, et le cours est désormais autour de 45 pence. « Actuellement, c'est une petite perte pour le gouvernement, mais nous pensons qu'il dégagera finalement un bénéfice », estime Philip Hampton, le président de RBS. Les premiers acquéreurs potentiels se font connaître. Mercredi, le premier ministre du Qatar s'est dit « très ouvert » à l'idée d'investir dans une des banques britanniques nationalisées.

Néanmoins, un tel geste n'est pas pour tout de suite. « J'imagine que le gouvernement voudra attendre le rapport de la commission sur les banques [attendu à l'automne et qui doit trancher sur la possibilité de séparer banques de détail et d'investissement, Ndlr] », explique Stephen Hester. Il ajoute : « une vente se fera probablement par tranches, et sur plusieurs années. » Le processus sera donc long, mais il est entamé. Eric Albert, à Londres

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