BPCE accélère son recentrage stratégique

Par Mathias Thépot  |   |  408  mots
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Après la vente de Foncia et d'Eurosic, le groupe mutualiste aura cédé environ 2,5 milliards d'euros d'actifs en un an.

BPCE poursuit son retour aux sources. En février 2010, le groupe mutualiste avait annoncé, dans le cadre de son plan stratégique 2010-2013, sa volonté de se recentrer sur ses métiers historiques et de sortir notamment du secteur immobilier. Une liste d'actifs à vendre, reclassés dans la catégorie « participations financières », avait été établie. Quinze mois plus tard, BPCE a déjà réalisé une bonne part de son programme de cessions d'actifs. Jeudi, à l'occasion de la présentation de ses résultats trimestriels (bénéfice de 989 millions d'euros), la banque a annoncé la vente de l'administrateur de biens immobiliers Foncia et de la foncière Eurosic. Ces deux opérations devraient faire entrer dans les caisses 1,1 milliard d'euros de fonds propres « durs » (core Tier One), a indiqué jeudi François Pérol, le président du groupe. Une somme qui s'ajoute aux gains tirés du désengagement en 2010 de la Société marseillaise de crédit, rachetée par Crédit du Nord pour 872 millions d'euros, et de ses activités de capital investissement, reprises par Axa Private Equity (534 millions).

« Sans pression »

Au total, BPCE aura ainsi récupéré 2,5 milliards d'euros ces douze derniers mois. Si cette manne a permis de renforcer les capitaux propres de BPCE, on se défend, au sein du groupe, d'avoir recours à des cessions d'actifs pour faire face aux nouvelles règles de Bâle III. « Notre capacité bénéficiaire est suffisante pour respecter les exigences de solvabilité. Nous mettons 80 % de nos profits en réserve », indique un porte-parole de BPCE. « La gestion de nos participations financières est patrimoniale : elle s'effectue sans pression, sans objectif, sans date butoir. »

Il reste dans la liste des actifs non stratégiques deux actifs de poids : le promoteur immobilier Nexity (détenu à 42 % par BPCE) et l'assureur crédit Coface. Le premier ne semble pas à vendre, puisque François Pérol s'est qualifié d'« actionnaire heureux » de Nexity, jeudi, dans les colonnes du « Monde ». Pour Coface, après une tentative manquée en 2010, le projet d'introduction en Bourse reste sur la table mais n'est plus « la priorité actuelle », selon les mots du directeur général de l'assureur crédit, Jean-Marc Pillu, qui s'était exprimé en mars dernier.

Finalement, la prochaine activité cédée par BPCE pourrait être MeilleurTaux, le courtier en immobilier. « Il n'y a aucune synergie avec le groupe », a tranché jeudi François Pérol.