Design raisonnable

Victime de la spéculation et de la mode, le marché du design subit un retournement notable. Curieusement, c'est surtout le haut de gamme qui souffre le plus. L'occasion de profiter d'une vacation devenue accessible.

Avec les prix de l'art contemporain, les cotes du design ont "collé" à la bulle spéculative qui touche le marché de l'art: après avoir connu des sommets (747.000 euros une "Lounge chair" 1986 de Marc Newson) jusqu'à l'automne dernier, les adjudications se sont brutalement retournées, avec une décote de 20 à 30%, essentiellement pour les plus belles pièces, notamment les objets uniques, les prototypes ou les petites séries. Pour les spécialistes, le retour de balancier ne se fera pas avant 2010, d'autant qu'un trafic de faux vient d'être mis à jour, ce qui rend les collectionneurs encore plus prudents. Même à Paris, capitale du secteur avec de très belles ventes, de très belles galeries, de très belles expositions.

Reste que ce style demeure un repère social pour une génération qui cherche actuellement à se meubler. L'occasion d'acquérir des chaises, canapés, tables et autres lampadaires des années d'après la seconde guerre mondiale à des prix moins élevés, notamment avec des rééditions, que seuls des détails différencient des pièces originales. Dommage que beaucoup d'experts et commissaires priseurs ne mentionnent pas toujours la date de fabrication.

La très sérieuse maison de vente Camard, spécialisée dans l'art du XXème siècle, propose à Drouot le 13 mai 121 lots d'arts décoratifs de la seconde moitié du dernier siècle, à des estimations revues à la baisse. On trouve notamment une vingtaine de pièces courantes de Jean Royère entre 1.000 et 3.500 euros (quand un rare canapé "Ours polaire" du même a été adjugé 170.000 euros cet hiver par la SVV Camard !), des suspensions en papier tendu du japonais Isamu Nogushi ( autour de 500 euros pièce), une grande bibliothèque modulable par Marie France de Saint Félix (3.000 euros), quelques tables basses, sièges et chauffeuses bleues de Verner Panton en provenance de la Sacem (500 à 2.000 euros) ainsi que deux fauteuils "Tulipe" 1965 de Pierre Paulin, designer à nouveau recherché aujourd'hui.

Le même jour, à Neuilly sur Seine, la SVV Aguttes propose des lots art déco et design à des estimations accessibles: une lampe de table par Salvatori & Bazzini pour 1.800 euros, une paire de fauteuils Lafonda par Eames (600 euros), un miroir Jansen (1.500 euros), une table basse dans le goût de Jacques adnet (2.500 euros) ou un lustre en bronze doré, style Agostini (4.000 euros).

Le lendemain, Tajan organise une vente dédiée au design, avec cette fois, des meubles plus onéreux: un fauteuil et son repose pieds "B25" de Marcel Breuer et Thonet (20.000 euros), une chaise d'enfant de Frank Lloyd Wright (12.000 euros), un fauteuil Kangourou de Jean Prouvé (30.000 euros) , une chaise Sanna Drop de Kazuyo etCo (9.000 euros) ou une banquette Safari d'Archizoom (10.000 euros).

- 13 mai Drouot Richelieu, 14h30, salle 1
renseignements: www.camardetassociés.com
- 13 mai, 164 bis avenue C.De Gaulle, 92200 Neuilly, 14h30
renseignements: www.aguttes.com
- 14 mai, Tajan, 37 rue des Mathurins, 75008 Paris, 19 heures

renseignements : www.tajan.com

 

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