Le marché des arts décoratifs du XXème siècle est particulièrement actif, notamment à Paris, où les amateurs sont nombreux. Les plus fortunés recherchent des objets signés, réalisés à l'unité - quand ce ne sont pas des prototypes - ou en très petite série: les prix grimpent alors très vite, que ce soit pour l'Art déco où les 75.000 euros sont allégrement franchis pour des petits meubles griffés Ruhlmann, Printz ou Franck ou le design s'il s'agit de créations uniques de Perriand, Paulin ou Arad.

Mais comme le siècle dernier a été celui de la démocratisation et de l'industrialisation, nombre de ces mobiliers ont été produits en masse, et parfois reproduits en d'autres exemplaires avec des rééditions pas toujours signalées comme telles dans les ventes publiques. Avant d'acheter, il faut donc bien se documenter et ne pas hésiter à faire appel à un expert. Il est trop souvent des pièces indiquées comme "attribué à" ou "dans le goût de", ce qui ne signifie pas qu'elles soient de l'artiste. La décote est alors importante.

Deux vacations parisiennes en cette fin de février proposent ainsi des lots à des estimations raisonnables, comparées à celles de ventes plus prestigieuses. Si l'on opte pour un intérieur Art déco ou design, on peut donc ainsi se meubler ou compléter ses éléments à bon prix... en n'oubliant jamais qu'au montant de l'adjudication s'ajoutent les inévitables frais de près de 25% ! (à signaler qu'il est impossible de lire les conditions d'achat dans le catalogue Artcurial tant les lettres grises sur fond rose sont minuscules).

La vente Aguttes du 25 février est surtout axée sur des objets des années 1930/60. On trouve, notamment un fauteuil attribué à Mallet-Stevens à structure cubique (estimation 1.200 euros), une console demi-lune en acajou dans le goût de Jules Leleu (1.500 euros), une table de salle à manger par Maurice Pré en placage d'ébène de Macassar et six chaises en cuir amande (4.000 euros), une table d'appoint en frène d'André Arbus (1.000 euros), un étonnant ensemble de salon dans le goût de J.C. Moreux, canapé et fauteuils garnis de velours gris et violet (4.000 euros) ou un tout regroupant deux petits canapés et deux fauteuils recouverts d'une tapisserie d'Aubusson des années 1940 par Maurice Rinck (5.000 euros). Parmi les signatures plus recherchées, une paire de fauteuils bleus de Jacques Anet (6.000 euros), une lampe de table Sue-Mare en fer forgé (6.000 euros), un lustre à fût cylindrique par Brandt et Daum (2.000 euros) ou un lampadaire de parquet laqué de Poillerat vers 1950 (5.000 euros).

Le 28 février, en deux vacations, Artcurial met en vente près de 550 lots, certains regroupés sous le vocable « set up » alliant bureau, chaise et lampe vendus séparément, mais pouvant constituer un tout. Ainsi un bureau Minvieille de Guariche (1.500 euros), un siège ambre en poyester de Ragot (3.000 euros) et une lampe Sarfati (2.500 euros) ou un bureau BS21 de Prouvé (22.000 euros), une chaise Light Light de Meda (8.000 euros) et une lampe Giant Bulb Clear de Marer (1.800 euros).

La vente proppse nombre d'assises, par exemple un lot de six chaises Cherner 1958 (5.500 euros), une suite de six fauteuils Costes de Starck 1984 (1.200 euros), quatre chaises DSX de C et R Eames vers 1970 (1.500 euros) , une structure bleue Plastic Orgon chair de Newson 1993 (1.200 euros) ou un fauteuil 545 de Paulin (1.200 euros). Egalement de nombreux luminaires, des vases en fibre de verre par Mendini , des vases en résine par Campana, des tables basses, des rangements, des bureaux d'écoliers et en début de vente des objets art déco, un vase Catteau-Bosch (300 euros), une paire de chaises Jallot (400 euros), une paire de lustres Petitot (3.000 euros ou des appliques Perzel (4.000 euros).

Le 25 février, 14 heures, Drouot Richelieu, renseignements : www.aguttes.com
Le 28 février, 14h30 et 20 heures, 7 Rond Point des Champs Elysées, renseignements : www.artcurial.com