Malgré l'incontournable présence du clavier, le stylo à plume retrouve ses lettres de noblesse. Les amateurs (stylographilistes) sont de plus en plus nombreux à
apprécier cet objet, marque d'une certaine distinction. Pour les plus jeunes collectionneurs, cet accessoire complète une montre "vintage" ou un sac de marque.
Longtemps, la plume, d'oie surtout, mais aussi de corbeau ou de cygne, était d'usage, trempée dans une encre plus ou moins stable. C?est à la fin du XVIIIème siècle en Angleterre qu?est fabriquée la première plume en acier, mais sans succès tout comme les encriers à pompe, qui permettaient une meilleure conservation de l?encre, qui se coagulait.

Le nombre de lettrés étant de plus en plus important, les inventions se sont alors succédées. Le premier modèle à piston date de 1864, Waterman brevète
en 1884 un conduit d'encre, Shaeffer inaugure en 1908 un système à levier, Perraud créée en 1927 les premières cartouches en verre. Ces modèles, rarissimes, dépassent les 15.000 euros. Parmi les stylos exceptionnels, figurent, notamment le Patrician de Waterman de 1930, le Serpent de Parker de 1925, les Conklins en argent massif des années 1920, l'extravagant Dragon de Montegrappa, le Doctor Pen d'Omas, et le Parker P1 coulé dans le métal de la fusée Apollo en 1970.

Plus courants sont des stylos des années 1930 et surtout d'après guerre, entre 100 et 1.000 euros en bon état. Ainsi, sont très appréciés les "filigrees", stylos présentant un décor souvent en argent, parfois en or plaqué, à thèmes végétal ou géométrique. Toutes les sociétés en ont produit, mais seules les petites séries sont recherchées : un Waterman 1920 modèle 462, Sterling Silver sur ébonite noire a été récemment adjugé à Drouot 14.500 euros.

Mais la marque qui recueille le plus de suffrages auprès des collectionneurs est Mont Blanc, avec le modèle Meisterstuck, créé en 1924, véritable icône de la plume, au point que, depuis 1935, les clients bénéficient d'une garantie à vie. Pour diversifier son offre, la marque allemande a rajeuni sa gamme avec des modèles Bohème, Scenium ou Strawalker mais surtout propose régulièrement des éditions spéciales en série limitée, notamment dédiés aux écrivains (Cervantés, Voltaire, Jules Verne) ou à des commémorations (Carnaval de Venise, Année du drogon d'or). Un modèle Lorenzo de Medici de 1992 a trouvé preneur à 6.815 euros, un modèle Marcel Proust de 1999 a été acheté 7.703 euros, une édition Jules Verne de 2003 a été vendue 4.337 euros, le lot le plus cher, 9.913 euros, ayant été un stylo en résine noire, capuchon jade, Qing Dynasty de 2002.

La vacation du 30 avril qu'organise Artcurial concerne 389 lots (soit plus de 500 stylos) des plus variés. On trouve quelques exemplaires à moins de 80 euros tel ce Delta rouge et noir à plume Dolce Vita stout ou ce Moore, n°94 en celluloïd gris vert ligné, remplissage par levier. Entre 100 et 300 euros, on trouve notamment un Waterman, stylo plume Lady Patricia en ébonite noire à remplissage levier, plume n°2, un Cross stylo série limitée à 1954 exemplaires pour célébrer les cinquante ans de l'International Tennis Hall of Fame, un Dupont en métal argenté et résine noire ou un Stipula Suprema Pelago, gris marbré à remplissage piston.

Parmi les modèles les plus chers, on peut citer un Parker, plume Duofold international Esparto, argent massif guilloché dans son écrin en bois (500 euros), un Montblanc, série limitée Ecrivain-Oscar Wilde, 1994, corps en résine marbrée (850 euros), un Stipula, série limitée à 398 exemplaires, Virtus Memoriae, sorti en 1999, remplissage par piston (1.000 euros), ou un Montblanc, série limitée Reine Sémiramis, 1996, produit à 4810 exemplaires (1.200 euros).

Le 30 avril, Rond Point des Champs Elysées, Paris 8ème, renseignements : www.artcurial.com