Bibliophilie, les belles lettres

C'est un marché sans spéculation, mais avec beaucoup de passions. La cote des "vieux papiers" ne cesse de grimper et attire de nouveaux collectionneurs. Qui se doivent d'être très sélectifs.
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La bibliophilie reste un marché particulièrement sain, très peu spéculatif (mais dont les prix progressent de 5% en moyenne par an), réservé aux connaisseurs, souvent professionnels, car elle demande de sérieuses connaissances. Il n'empêche, les amateurs sont de plus en plus nombreux, avec chacun son domaine de prédilection ... et sa mode. Ainsi on collectionne par thème (les récits de voyages plutôt que les ouvrages religieux), par auteur (Céline plus que Rabelais), par sujet (Napoléon bien avant  Henri IV), par époque (les Libertins du XVIII) et non les vers de la Pléiade), par dédicaces, par reliures, par supports de papier, par illustrations, par nombre d'exemplaires, par éditions originales, par séries limitées, etc...

Autant d'éléments, avec le tirage, la qualité et la notoriété de l'ouvrage qui font le prix d'un livre ancien. Difficile donc de s'y retrouver: c'est pourquoi il est recommandé de consulter les catalogues spécialisés constamment remis à jour que l'on trouve dans les librairies spécialisées (catalogues eux mêmes objets de collections) et surtout de faire confiance aux professionnels, à la fois marchands et experts. Ceci est d'autant plus vrai que Paris (et quelques grandes villes) concentrent les meilleurs connaisseurs en la matière, et que nombre de ventes aux enchères présentent des opportunités accessibles : plus de 85% des ouvrages cotent moins de 1.000 euros.

Si un incunable (livre publié avant 1500), une édition originale des "Histoires ou Contes du temps passé" de Perrault, un des 270 exemplaires de "Jazz, 1947", planches au pochoir signées Matisse ou une rare édition originale de 1936 de Céline "Mort à crédit" en très bon état peuvent dépasser les 100.000 euros, une édition originale de Victor Hugo, une reliure inédite de Lalique pour "Chanteclerc" de Rostand, ou un recueil de poèmes galants publiés en petit nombre sous la Régence peuvent se dénicher sous la barre des 500 euros.

Le 6 mai, la SVV Millon met aux enchères la bibliothèque de feu l'académicien Jean Doutour. On y trouve nombre de classiques dans des éditions de qualité (entre 100 et 400 euros), des ouvrages dédicacés et des lettres manuscrites (Aragon, De Gaulle, Michaux Montherlant, de 150 à 4.000 euros). Plus fournie est la vacation du 11 mai proposée par Christie's France car on y trouve à la fois des reliures signées (par Rose Adler pour un "Jésus La Caille" de Carco, 35.000 euros ou Paul Bonnet pour "L'après midi d'un faune" de Mallarmé ,18.000 euros), des éditions originales en peu d'exemplaires connus ("L'envers et l'endroit" de Camus, 3.500 euros, "Moravagine" de Cendras, 3.000 euros), des livres anciens, des cartes, des ouvrages illustrés, des manuscrits, des volumes dédicacés, des éditions en tirage très limité ainsi qu'un rare ensemble très coloré de livres et planches d'histoire naturelle, de 1.800 à 60.000 euros.

Enfin, le 17 mai, la SVV P.Bergé et associés propose quelques livres d'Heures (800 à 5.000 euros) et surtout nombre d'autographes (Gide, Lamartine, Pagnol, Sue, de 100 à 450 euros).

Le 6 mai, Drouot Richelieu, renseignements : www.millon-associes.com
Le 11 mai, 9 avenue matignon, Paris 8, renseignements: www.christies.com
Le 17 mai, Drouot Richelieu, renseignements: pba-auctions.com

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