Les paris sont ouverts pour un baril à 200 dollars sur les marchés à terme

La peur du pire tire les prix du Brent, à 118,5 dollars lundi, et du WTI, à 106,82 dollars.
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C'est le scénario du pire, et il taraude les marchés du pétrole alors que les appels à la rébellion et les arrestations se multiplient en Arabie Saoudite. Et si des révoltes venaient entraver la production saoudienne de pétrole ? Contrairement aux politiques, prompts à rappeler la stabilité de ce pays à la fois très riche et peu peuplé, les marchés ne se voilent pas la face sur cette hypothèse. Ils lui donnent même un prix : autour de 200 dollars. Un sommet qui attire de plus en plus les spéculateurs depuis le début des révoltes en Libye. Le nombre de paris pour un baril à 200 dollars en juin prochain a bondi : ils sont passés de 2.000 à 8.000 contrats en un mois. Et le total des paris haussiers sur le baril a grimpé de 27 % en une semaine, un record historique selon la CFTC.

Or ces options d'achat ont un impact sur les prix à plus court terme : si une part importante du marché parie sur un baril à 200 dollars en juin, les acheteurs auront tendance à acheter du pétrole à plus court terme, ce qui a un impact sur les prix rapprochés. Les cours du pétrole américain ont d'ailleurs progressé de 8 % sur une semaine, rattrapant progressivement le Brent européen avec un nouveau plus haut depuis 2008 à plus de 106,82 dollars ce lundi. Le Brent a de son côté bondi jusqu'à 118,50 dollars par baril pour l'échéance d'avril, à un cheveu de son plus-haut de l'année, 119,79 dollars.

Afflux de spéculateurs

L'arrivée massive d'intervenants purement spéculatifs, donc non commerciaux, semble expliquer ce phénomène. Le nombre de contrats détenu par des spéculateurs a atteint la semaine dernière un record historique sur le WTI coté sur le Nymex, selon les données de la CFTC. « C'est un indicateur clé : une nouvelle vague d'investisseurs est en train de se positionner sur le WTI et sur le pétrole en général », assure Michael Wittner à la Société Généralecute; Générale.

Des positions qui entraînent la formation d'une prime sur le pétrole. Elle serait de 20 dollars par baril aujourd'hui, mais pourrait fortement grimper en fonction de la suite des événements. Selon la Société Généralecute; Générale, le Brent pourrait coter entre 125 et 150 dollars si un autre pays producteur de pétrole voyait sa production interrompue, à l'instar de la Libye, par exemple l'Algérie. L'Arabie Saoudite pourrait alors compenser la baisse de production des autres pays, mais n'aurait plus de capacités de production inutilisée. Si l'Arabie Saoudite était à son tour touchée, les prix devraient alors s'échelonner entre 150 et 200 dollars par baril. Voire beaucoup plus selon d'autres experts : le prix du baril devrait alors grimper jusqu'à un prix de nature à anéantir la demande.

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