Proparco et CDC Climat visent l'Afrique et la Méditerranée

Par Aline Robert  |   |  346  mots
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Deux fonds de 15 millions d'euros vont être lancés.

Tout le monde n'a pas oublié le changement climatique. L'Agence française de développement, avec sa filiale Proparco, se lance même sérieusement dans la finance carbone, en entrant au capital de la structure de gestion d'actifs de CDC Climat. Et en lançant deux fonds de 15 millions d'euros qui seront gérés par CDC Climat Asset Management, ce qui porte ses actifs sous gestion à 90 millions d'euros. « La finance carbone peut servir au développement, elle peut même apporter un modèle de développement décarboné dès maintenant ! » s'enthousiasme Pierre Ducret, président de CDC Climat.

soutien mérité

L'objet de Proparco est en effet de viser une zone géographique jusqu'alors délaissée par la finance carbone : l'Afrique sub-saharienne et la Méditerrannée. Des pays qui ne représentent que 4,5 % des projets de réduction de gaz à effet de serre dans le monde, alors que leur potentiel est nettement plus important. Le premier fonds sera dédié à la zone Méditerrannée, « qui mérite d'autant plus notre soutien que la situation actuelle est délicate », avance Etienne Viard, directeur général de Proparco. L'autre vise l'Afrique sub-saharienne. Les projets dans lesquels les fonds seront investis sont innovants: il s'agit de programmes de projets, qui associent une multitude d'intervenants, plutôt qu'un seul. Comme ces foyers efficaces pour la cuisson, à mi-chemin entre le four et la cocotte-minute, proposés au Nigeria. Ils permettent d'optimiser les combustibles et de limiter l'émission de gaz à effet de serre. « Le projet est sur le point d'être enregistré: il devrait entraîner la distribution de 1 million de foyers d'ici 2 à 3 ans », assure Guido Schmidt-Traub, DG de CDC Climat Asset Management.

Pour l'heure, certains de ces projets présentent un risque: celui de voir leurs crédits exclus du marché européen après 2013, s'ils ne proviennent pas des pays les moins avancés. « Il faut que l'Union Européenne remédie à ce problème rapidement. Pourquoi accepter les projets du Burkina-Faso et pas ceux de la Tunisie ? » s'interroge Pierre Ducret.