La Bourse de Londres, nouvelle vitrine occidentale de Dubai Ports World

Le troisième opérateur portuaire mondial prépare sa double cotation pour le 1er juin. Objectif : être plus visible que sur le Nasdaq Dubai.
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Quatre ans après avoir suscité, bien malgré elle, une vive polémique aux États-Unis, la société de Dubai Ports World (DP World) fait à nouveau parler d'elle. En 2006, le troisième opérateur portuaire au monde avait dû renoncer à gérer six ports américains hérités du rachat du britannique P&O en raison d'une levée de boucliers au Congrès et dans les médias. À l'époque, même le « progressiste » « New York Times » avait jugé dans un éditorial que « placer la gestion des ports aux mains d'un pays qui affiche un bilan plutôt mitigé en matière de lutte contre le terrorisme est un pas dans la mauvaise direction ». Pour DP World, cette polémique semble bel et bien appartenir au passé car le 1er juin, le groupe entrera sur la Bourse de Londres (LSE) pour avoir plus de visibilité auprès des investisseurs institutionnels, notamment anglo-saxons.

« Cette cotation constitue une étape majeure pour l'évolution de DP World qui nous place aux cotés des plus grandes entreprises mondiales », s'est félicité cette semaine son directeur général, Mohamed Sharaf. Lors d'une conférence téléphonique, le président du conseil d'administration, Sultan Ahmed Bin Sulayem, a précisé que le groupe n'entendait pas procéder à une augmentation ni à une ouverture de capital. « Il s'agit simplement d'une nouvelle plateforme sur laquelle les traders pourront échanger nos actions », a-t-il indiqué, alors que son flottant demeurera inchangé à 19,55 %.

En 2007, DP World a levé près de 5 milliards de dollars sur le Nasdaq Dubai à l'occasion de la plus importante introduction en Bourse jamais réalisée au Moyen-Orient. L'opération londonienne du 1er juin doit permettre à DP World d'élargir le cercle de ses actionnaires à moyen et long terme alors que, sur les bourses du Golfe persique, les échanges sont surtout réalisés par des particuliers et des investisseurs à court terme. En amont de cette double cotation, DP World a procédé à un regroupement d'actions, ramenant le nombre de ses titres de 16,6 milliards à 830 millions.

Les « Marchés clés »

Sultan Ahmed Bin Sulayem estime que l'arrivée de DP World sur le LSE apportera aux investisseurs une exposition supplémentaire « aux marchés émergents dont la croissance est la plus forte » et leur permettra « d'investir dans une entreprise qui se situe au coeur du commerce international ». Le groupe de 30.000 employés présent dans 31 pays opère 49 terminaux et prévoit de se développer dans les « marchés clés » dont l'Inde, la Chine et le Moyen-Orient.

Mercredi, l'agence de notation Standard & Poor's a relevé de « stable » à « positive » la perspective de l'opérateur en raison de ses performances commerciales mais aussi car en décembre, il a revendu 75 % de ses activités australiennes pour réduire son endettement et se recentrer sur les pays émergents. DP World est bien vu des agences de notation alors que sa maison-mère, le conglomérat public Dubai World, a été contrainte de trouver un accord de restructuration de sa dette portant sur 26 milliards de dollars. Sa filiale portuaire, l'une des plus rentables, affiche une santé éclatante : en 2010, son résultat net a bondi de 13 % à 374,8 millions de dollars, plus qu'attendu par les analystes.

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