"La révolution 2008": c'est peut-être par cette appellation que les historiens de demain identifieront la séquence mouvementée que nous vivons aujourd'hui. Car oui, la période que nous vivons est tout simplement historique. Elle témoigne d'un changement de paradigme, et peut-être même de civilisation. Combien de fois n'avons-nous pas entendu ces dernières années que le monde était gouverné par la finance, que les dirigeants politiques n'étaient que des pantins au service des grands argentiers, que nos démocraties étaient malades??
L'un des premiers enseignements de cette crise est qu'elle marquera le grand retour du politique. Les marchés ont implosé, incapables de s'autoréguler. Seuls les Etats se montrent en situation de rétablir l'équilibre. Qui aurait pu imaginer il y a quelques semaines à peine que les Etats-Unis et la Grande-Bretagne en arriveraient à nationaliser leurs établissements financiers?? «Le politique reprend le pouvoir», a-t-on pu lire ici ou là.
Comme dans chaque révolution, il convient de «couper des têtes». C'est aussi pour cela que l'attention des politiques se porte tant sur la fin des parachutes dorés, qui n'ont pourtant aucun rapport direct avec la crise financière actuelle. Une révolution doit en effet également marquer «la fin des privilèges». L'histoire, comme à chaque fois, aime bien surprendre, et faire arriver les événements là où on ne les attend pas.
Ce qu'il y a d'intéressant dans cette révolution, c'est qu'elle n'est précisément pas le fait de ceux qui se présentaient comme les révolutionnaires, ces trotskystes ou autres altermondialistes.
Le système financier ne s'est pas effondré par sa base, mais par son sommet, par ceux qualifiés il y a quelque temps encore de «génies de la finance». Ceux qui voulaient que «ça pète» en ont eu pour leurs frais?: le système financier n'a pas explosé. Il a implosé?! De ce point de vue, il me paraît important de préciser que le capitalisme et le libéralisme demeurent les modèles les plus adaptés au monde d'aujourd'hui.
A charge pour les acteurs économiques que nous sommes de les considérer comme des outils au service de nos projets entrepreneuriaux, et non pas une finalité au service d'une vision court-termiste du monde. Avec le retour du politique, le monde intégrera davantage les variables de long terme dans son équation. «Gouverner, c'est prévoir», écrivait Emile de Girardin au XIXe siècle.
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