L'édito de la Tribune : Taux à zéro, temps des zéros

Par François Lenglet, rédacteur en chef de La Tribune

Ce jeudi, la banque centrale européenne a abaissé ses taux d'intérêt de 0,75%, un geste d'une ampleur inédite. La Banque d'Angleterre a fait de même, réduisant les siens de 1%. En deux mois, les taux anglais ont été diminués de 300 points de base, une décrue sans précédent depuis les années trente. La banque de Suède avait fait de même le matin même, suivant celles de l'Australie, de Chine, des Etats-Unis... Toute la planète est désormais à taux zéro, compte tenu de l'inflation. Le prix de l'argent, qui est le baromètre de notre appétit pour l'avenir, s'est effondré.

Aujourd'hui encore, la France présentait son plan de soutien à l'économie. Vingt-six milliards d'euros à Paris, 200 milliards au total en Europe, 600 milliards de dollars en Chine, 700 milliards aux Etats-Unis. Cette vague mondiale de plans de relance suit de peu une opération de garantie publique des dettes bancaires de plusieurs milliers de milliards de dollars. C'est une gigantesque nationalisation des emprunts privés qui est en cours, destinée à rétablir le bilan des agents privés au détriment des agents publics, banques centrales et états du monde entier, qui se chargent démesurément.

Une démesure qui répond à celle de la crise, mondiale elle aussi - c'est la première fois depuis l'entre deux guerres que l'activité chute à ce rythme de façon synchrone aux quatre coins du monde. Un million de voitures neuves qui ne trouvent pas preneur en France. En Espagne, des centaines de milliers de logements vides. Dans ce même pays, 171.000 chômeurs de plus sur le seul mois de novembre. Des prix de l'immobilier qui chutent de 2 à 3% par mois en Grande-Bretagne. Aux Etats-Unis, six cents mille ménages qui se déclarent en faillite personnelle chaque trimestre... Pour commenter l'actualité économique de 2008, il suffit de prendre les chiffres de 2007 et de rajouter deux zéros.

 

 

 

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Commentaires 6
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Je ne crois pas que l'on assiste à une nationalisation des emprunts privés , notre Président et d'autres se sont porter guarants des dettes ou de la fiabilités de nos banques ... mais sans en prendre le contrôle ou une participation ! voilà ce qui es...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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c' est le contribuable qui paie ,et tant pis pour les générations futures.les banquiers irresponsables recommenceront .privatisation des profits et nationalisation des pertes......

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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rappelons que les banques ont titrisé leur dette pour sortir le risque de leurs bilans et préter à des taux trés bas à des particuliers trop heureux d'investir dans la pierre en achetant leur maison et de pouvoir la revendre avec de fortes plus value...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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La genèse de cette crise est bien constituée par la dérive de la finance internationale trop heureuse de prospérer sur le dos de l'économie réelle, tel un parasite sur un corps sain . Il y a deux ans j'affirmais sur d'autres blogs que ce système, bi...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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pour l'espagne, c'est normal. Depuis quelques années le scénario était le même partout : des grues partout, des zones vertes devenant urbanisables avec un coup de gomme, des milliers de chantiers occupés par des immigrés, des terrains de golfs dans ...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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La TRITISATION n'est pas une nouveauté aux ETATS UNIS et les cartes de crédits non plus , au US on permet a n'importe qui de distribuer des prêts immobiliers sous couvert d'une banque société financière non règlementé et en FRANCE toute opinion f...

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