Le piège du 18 février

Par oprovost@latribune.fr  |   |  334  mots
Par Olivier Provost, rédacteur en chef de latribune.fr.

Comment Nicolas Sarkozy va-t-il sortir mercredi du piège qu'il s'est lui-même tendu ? Lors de sa récente intervention télévisée "Face à la crise", il avait égrené les pistes pour répondre à l'inquiétude des Français. L'exercice aurait pu s'intituler : "Les mille façons de redistribuer du pouvoir d'achat sans ajouter de mesures en faveur de la consommation au plan de relance français, basé surtout sur l'investissement".

Suppression de la première tranche de l'impôt sur le revenu, annulation du deuxième tiers provisionnel, meilleure indemnisation du chômage partiel, un catalogue très ouvert et très fourni... qui a déplu à presque tout le monde. Certains ont estimé que le président de la république refusait de prendre ses responsabilités en ne tranchant pas. D'autres qu'il tentait de couper l'herbe sous le pied aux syndicats après leur journée de mobilisation réussie.

Du coup, ces derniers ont appelé, avant même leur rendez-vous avec le chef de l'Etat, à une nouvelle journée d'action. Et jusqu'aux députés UMP qui ont rappelé avec aigreur que ces questions fiscales devaient être tranchées au parlement et non sous les ors de l'Elysée avec les partenaires sociaux.

Nicolas Sarkozy, en jouant le rôle inhabituel du dirigeant modeste face à la crise et ouvert quant aux propositions pour y répondre, a fini par agacer beaucoup de gens. Et comme, dans l'intervalle, d'autres foyers de crise ont pris de l'ampleur, des universités jusqu'à l'outre-mer, on se demande comment il va pouvoir se métamorphoser en pompier présidentiel à même d'éteindre ces différents incendies. Il a plutôt paru vouloir allumer d'autres feux ces derniers jours, à commencer par les allocations familiales et la question de leur financement.

Pour éviter le dialogue de sourds mercredi et obtenir des avancées concrètes, il va falloir au chef de l'Etat retrouver la "vista" qui lui fait un peu défaut ces derniers temps.