Toyota aussi?! En avouant hier avoir sollicité auprès de Tokyo un prêt destiné à sa filiale financière, le premier constructeur japonais ne fait sans doute pas preuve d'originalité. Avant lui, GM et Ford aux Etats-Unis, mais aussi PSA et Renault en France ont obtenu des aides analogues pour leurs activités de crédit.

Mais sa demande vient souligner à nouveau le lien étroit qui s'est tissé entre automobile et finance. Une voiture coûte cher et un client sur cinq seulement la paie comptant. Les constructeurs ont donc développé en leur sein une forte activité de financement. Idéal pour garder le contact avec un client auquel on peut proposer, au bout de deux ou trois ans, d'échanger son véhicule contre le dernier-né de la marque. Idéal aussi pour engranger des revenus récurrents, même dans les périodes plus moroses, puisque les traites continuent à courir. Idéal enfin pour servir de banque aux concessionnaires qui doivent financer leurs stocks de véhicules neufs ou d'occasion.

La mécanique était bien huilée. Elle s'est enrayée. Les automobilistes se sont mis à douter de l'utilité des gadgets dont étaient truffés les nouveaux modèles. Ils se sont rués sur la Logan et ses homologues, robustes et bon marché. Ils ont fait leurs comptes aussi?: permis, assurance, crédit, entretien, carburant... la facture leur a semblé bien lourde, et pas toujours justifiée.

Ajoutez là-dessus une brutale flambée du pétrole, un climat de crise incitant davantage à la prudence qu'aux coups de c?ur... Les clients boudent désormais en masse. Et les encours de crédit plongent dangereusement. Pour sortir de ce marasme, les constructeurs veulent rétablir leurs finances, le nerf de la guerre. Encore doivent-ils s'interroger sur la nature de la prochaine bataille.

L'automobile gardera-t-elle sa suprématie actuelle?? Peut-on la rendre à nouveau accessible aux ménages modestes?? Et l'empêcher de polluer la planète?? Puisque tout est à terre, il faut reconstruire. Mais sans se tromper...