Mercedes, étoile de la Hongrie

Par Odile Esposito, rédactrice en chef à La Tribune.

La Hongrie espère en Mercedes. Voilà tout juste un an, le constructeur de berlines haut de gamme, très chatouilleux d'habitude sur le "made in Germany", avait surpris en annonçant son intention de construire près de Budapest une usine destinée à produire deux de ses futurs modèles. Mais depuis, la crise financière a laminé l'Europe centrale et orientale. Et la Hongrie tremble.

Elle tremble parce que les 2.500 emplois promis sont loin d'être négligeables, quand le gouvernement s'attend pour 2009 à une chute de 7% du PIB, que le chômage frôle les 10% et que les consommateurs ont le moral dans les chaussettes. Les ventes de voitures neuves ont ainsi plongé de 66% dans le pays entre mai 2008 et mai 2009.

La Hongrie tremble aussi parce que les groupes occidentaux sont très enclins ces temps-ci à réduire la voilure à l'Est. Après la chute du mur, ils s'étaient rués vers ces pays aux coûts alléchants. Mais "avec la hausse rapide des taxes et des salaires, l'avantage de ces pays s'est réduit", confie un patron français contraint de supprimer des emplois dans ses sites de la région. Plus facile, en ce moment, de licencier en Roumanie ou en Hongrie qu'à Lille ou Clermont-Ferrand?

Elle tremble surtout parce que cette usine représente une victoire. Qu'un champion de la qualité choisisse la Hongrie constitue une vraie reconnaissance de l'excellence de ses salariés. Hors de chez lui, Mercedes ne fait pas aisément confiance. Voilà quinze ans, la Lorraine avait certes gagné le droit de produire la Smart. Mais cette voiture atypique, conçue avec Swatch, risquée sur le plan commercial, faisait figure d'ovni pour le groupe de Stuttgart qui avait trouvé commode d'aller la produire juste au-delà de la frontière, avec des salaires inférieurs de 15% à 20% à ceux de l'Allemagne. En Hongrie, ce sont des voitures de son c?ur de gamme que la marque à l'étoile va délocaliser. Alors le pays retient son souffle.

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Commentaire 1
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Merci pour cet article, même si je ne partage pas entièrement l'analyse quand à l'attrait de la Hongrie (ou de la Pologne, de la Rép. Tchèque, ou de la Slovaquie). D'ailleurs, aujourd'hui, si on constate encore des licenciements, on note aussi de n...

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