Wendel, retour à la case "bazar"

Par Pierre-Angel Gay, directeur adjoint de la rédaction de La Tribune.

Décidément, le Capitole n'est jamais loin la roche Tarpéienne. Pour les entreprises comme pour quiconque. Wendel en a apporté, hier, une nouvelle démonstration, avec une perte nette de près de 1 milliard d'euros au premier semestre, malgré près d'un demi-milliard de plus-values de cession. La Bourse n'a pas apprécié. Le titre a effacé son regain des derniers jours, affichant un recul de 7% depuis le 1er janvier après 63% de chute en 2008.

Pour le président du conseil de surveillance, Ernest-Antoine Seillière, c'est un peu le retour à la case "bazar". Un "bazar" qu'il dénonçait à son arrivée aux commandes des sociétés du groupe familial en 1978, CGIP et Marine-Wendel. Un "bazar" qu'il avait réussi à remettre au carré. Côté activité, en se métamorphosant en investisseur professionnel de long terme, puis en se désengageant de deux participations pesant trop lourdement sur le parcours boursier, les comptes et l'image du groupe : Capgemini et Valeo. Côté organisation, en fondant en 2002 les deux holdings opérationnels dans une unique société d'investissement. Un travail qu'il lui faut aujourd'hui remettre sur le métier.

Pour avoir investi, trop et à contretemps, Wendel ploie sous un endettement global de près de 8 milliards d'euros, qu'il a commencé à renégocier, et a dû passer dans ses comptes près de 1,5 milliard d'euros de dépréciation et de "perte de dilution" sur sa participation dans Saint-Gobain ! Parce que les arcanes de la fusion de CGIP et de Marine-Wendel ont donné lieu à un enrichissement inhabituel d'ex-managers du groupe, Ernest-Antoine Seillière et le nouveau président du directoire, Frédéric Lemoine, doivent reconstruire les liens avec les actionnaires familiaux les plus turbulents.

Ce n'est qu'à ce prix que Wendel retrouvera le lustre de son 300e anniversaire. C'était hier, en 2004 !

 

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Commentaire 1
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Bazar? N'a-t'il pas employé le mot "bordel"? Je ne comprends pas qu'il se soit fourvoyé à ce point dans le choix de son successeur. A l'image de dejouany avec J6M ou de Jacques MERLIN avec J-M LEVEQUE...

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