BNP Paribas, numéro un oblige

Par Muriel Motte, rédactrice en chef à La Tribune.

La Bourse va bien, les banques vont mieux : BNP Paribas a annoncé une augmentation de capital conséquente - 4,3 milliards d'euros - destinée à rembourser l'aide de l'Etat. Cette opération en promet d'autres. Quelques mois après leurs homologues américaines, les banques européennes s'apprêtent à s'affranchir de la tutelle publique, ce qui passera souvent par un recours à la Bourse.

Mais hier, l'effet de surprise a profité à la banque de la rue d'Antin qui, après avoir été le révélateur de l'incendie des "subprimes" en Europe lorsqu'elle avait momentanément gelé, en août 2007, trois fonds monétaires, symbolise aujourd'hui la sortie de crise. BNP Paribas n'a d'ailleurs cessé d'incarner les différentes facettes de la tempête financière. La tourmente fragilise certains établissements plus que d'autres ? La banque en profite pour s'emparer du belgo-néerlandais Fortis, ce qui la hisse au premier rang de la zone euro en termes de montant des dépôts.

Le chef de l'Etat s'énerve sur les bonus des traders ? BNP Paribas, qui est à l'origine de ce courroux, révise ses provisions en la matière et milite pour un étalement du paiement de ces primes sur plusieurs années. Les paradis fiscaux sont dans la ligne de mire ? Elle annonce la fermeture de ses filiales dans certains territoires figurant sur la liste grise de l'OCDE.

Les PME se plaignent qu'on leur coupe le robinet du crédit ? Elle lance à grand renfort de publicité un plan à deux chiffres, 5 milliards pour 40.000 projets, destiné aux petites entreprises, aux artisans et aux commerçants. Les stock-options sont mal vues ? Les deux patrons de la banque, Michel Pébereau et Baudouin Prot, lèvent des titres qui leur ont été attribués en 1999, mais font don de la moitié du montant brut à une association de microcrédit.

Avec l'application énervante du premier de la classe, BNP Paribas trace sa route vers les plus hautes marches du classement mondial.

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Commentaires 3
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Ma seule divergence avec ce gentil éditorial concerne les BONUS des traders; j'en avais "gros sur la patate" depuis la sombre affaire Société Générale-BOUTON-KERVIEL; je ne comprends même pas l'émoi soulevé par le milliard d'euros de PROVISION dévoil...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Scandalisé(e)s par cette apologie du crime! Cet article ne vaut même pas de démonstration contradictoire tant il manque de "distance" vis-à-vis de ce groupe et des comportements de la Haute Finance.

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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C'est une publicité ???

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