Sortir de l'obscurantisme vert

Par Valérie Segond, éditorialiste à La Tribune.

La lutte contre le réchauffement climatique sera-t-elle la grande religion du XXIème siècle qui, nous avait promis André Malraux, "sera spirituel ou ne sera pas" ? A voir les millions de fidèles extatiques se prosterner devant les prophéties catastrophistes de "Home" comme devant les carences de monsieur Hulot, on sent bien que cette grande cause apaise notre besoin pressant de communions fraternelles. Elle est même devenue nouvelle religion d'Etat, si l'on en croit l'empressement de nos gouvernements à créer taxes carbones, organisations mondiales de l'environnement et autres institutions qui entretiennent la foi.

"C'est qu'il y a urgence !", nous sermonnaient les grands prêtres du Giec, ce groupement de scientifiques dont les rapports, il y a trois ans, avaient mis la planète en émoi, soudain frappée de l'intime conviction que le jugement dernier était proche. C'était d'ailleurs si net que, aveuglés devant tant de lumière, nous en oubliions la misère et la faim dans le monde, pourtant bel et bien sous nos yeux.

Seulement voilà. Il y a erreur sur la date de la disparition des glaces de l'Himalaya, que le Giec avait promise pour 2035. Il y a aussi de sérieux doutes sur l'analyse des conséquences du réchauffement climatique sur la forêt amazonienne. On apprend incidemment que certains scientifiques, découragés par l'introduction de concepts erronés ou de démarches fragiles, avaient choisi tout bonnement de claquer la porte du prestigieux cénacle. Et que, à l'intérieur même de l'unité de recherche sur le climat de l'université East Anglia, en Angleterre, l'hérétique qui osa mettre en doute la bonne parole fait aujourd'hui l'objet d'un interrogatoire policier, comme au bon vieux temps de l'Inquisition.

Voilà qui suffit à semer le doute sur le caractère scientifique des conclusions du Giec. Et à accréditer la thèse de Serge Galam, ce physicien du CNRS qui démontre aujourd'hui, dans "Les scientifiques ont perdu le nord" (Plon), que la climatologie n'est pas une science. Ne pouvant faire d'expérimentation, elle ne peut faire de prédiction réfutable par l'expérience, ce qui est l'essence de la démarche scientifique. Quant aux modèles construits par les membres du Giec, ils ont été élaborés à partir de données certes solides, mais locales, partielles et incomplètes. En clair, la conviction à 90% de nos chanoines verts sur la responsabilité de l'homme dans le réchauffement ne saurait constituer une preuve scientifique. Car la science n'a jamais avancé par consensus. Amen.

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Commentaires 12
à écrit le 01/04/2010 à 13:45
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Que l'homme soit responsable du réchauffement climatique (s'il est prouvé) est encore une forme anthropocentrisme : il faut à tout prix que l'homme soit au centre de quelque chose. Espérons que les générations futures se contenteront d'en sourire.

à écrit le 11/03/2010 à 16:01
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Je suis écologiste dans la mesure où je n'ai pas envie de voir disparaitre les forêts et mourir les mers. Néanmoins, force de constater que le fonctionnement du GIEC est défaillant. Peut-être faut-il y voir le résultat de sa gouvernance "inter-gou...

à écrit le 18/02/2010 à 16:41
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Hé bien... Cette... loghorrée a au moins le mérite de montrer que ce journal n'est pas très sérieux. Je m'en souviendrais. Je m'en souviendrais.

à écrit le 12/02/2010 à 17:06
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Comme on l'a observé en économie, il y a une tendance chez les élites a se conformer au modèle dominant et surtout a exclure les hétérodoxes. après comme il ne reste plus que des ignares pour les critiquer il est facile de les ridiculiser. le probl...

à écrit le 12/02/2010 à 7:31
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Quelle pauvreté intellectuelle, ça fait peine à voir. Vous inversez les rôles, les croyants sont les climato-spectiques, ils ne s'appuient sur aucune science. Ils croient ou plutôt ils espèrent.

à écrit le 11/02/2010 à 16:26
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Comment faire comprendre que les 53 rédacteurs du GIEC sont incapables d'expliquer les variations de climat passées, présentes et pourquoi pas futures? alors que 53000 (eh oui!) savants mondiaux contestent leurs conclusions. Faudra t-il les poursuiv...

à écrit le 11/02/2010 à 15:48
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Mme. Segond, Il y a une coquille dans un livre grand public d'Einstein. Ergo, la théorie de la relativité est fausse. J'espère avoir éclairé par là le sophisme qui fonde votre éditorial, concernant le rapport du groupe 2 (Impacts, adaptation et vuln...

à écrit le 10/02/2010 à 21:30
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Enfin, je vais sortir le Hummer du garage. Ras le bol de tous ces em....., rien de meilleur qu'une petite balade à 30 L/100.

à écrit le 10/02/2010 à 21:12
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Quel raisonnement fallacieux et bouffi d'idéologie ! Jeter à bas toutes les recherches et les constats du GIEC à partir d'une erreur dans un rapport de centaines de pages et de conflits entre chercheurs, bravo la rigueur scientifique ! L'effet de s...

à écrit le 10/02/2010 à 17:49
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Je crois bien que les scientifiques, l'on disait "savants" jadis, qui militent pour l'abolition du gaz carbonique (pardon, du dioxide de carbone) sont ainsi de "chauds" partisans d'une énergie électrique puisée à 75 % de la désintégration de l'atome....

à écrit le 10/02/2010 à 17:39
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Mille fois bravo pour votre article qui nous sort un peu de l'obscurantisme politique (et en aucun cas scientifique) du GIEC, de gouvernements (français en tête) en quête d'idées fédératrices et depuis quelques années, de lobbies industriels en quête...

à écrit le 10/02/2010 à 13:58
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Tiens c'est marrant ça y est c'est la curée contre les climatologues qui ont osé utiliser les méthodes que les économistes utilisent depuis toujours

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