Quand je me compare...

Par Olivier Provost, rédacteur en chef de latribune.fr.

L'investisseur étranger en France doit consulter au plus vite. Pour des problèmes auditifs : voilà des mois qu'on le lui répète partout dans l'Hexagone que la France est en faillite, que l'Etat gaspille, les régions dépensent à tort et à travers, les infrastructures sont déliquescentes - les ruptures de digues causées par la tempête Xynthia le montrent bien -, l'administration peine à réformer son inefficacité légendaire, le système de santé est en capilotade, la fiscalité est excessive. La campagne des élections régionales alimente chaque jour ce catalogue de la déroute.

Tant pis pour l'image du pays. Comme Dieu, l'investisseur étranger y reconnaîtra les siens. Or, justement, sa réponse est spectaculaire : vive la France ! Il continue à y investir massivement, malgré la crise. Développement de sites, rachats d'entreprises, alliances : il n'hésite pas, il dépense sur nos terres. La bonne résistance des chiffres des investissements directs étrangers en France, dévoilés mardi par Bercy, l'atteste. Au jeu du "suis-je plus ou moins attirante que mes voisins ?", Marianne (enceinte ou pas) se place avantageusement.

Les Cassandre seront tentées de répondre : normal, voilà la France vendue à l'encan. Le spectre d'un Pechiney sera de nouveau brandi... avant que l'on réalise que les champions du CAC 40 ont engrangé près de 50 milliards d'euros de profits l'an dernier. A peine moins qu'en 2008. C'est certes deux fois inférieur aux bénéfices records d'avant-crise, mais cela témoigne tout de même d'une spectaculaire résistance.

Tant pis pour ces rabat-joie de Français, qui passent leur temps à nier leurs atouts. Ils devraient faire leur la fameuse devise prêtée à Talleyrand, d'ailleurs un de nos plus beaux produits d'exportation dans l'histoire : "quand je me regarde, je me désole ; quand je me compare, je me console."

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Commentaires 2
à écrit le 07/04/2010 à 22:30
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Il nous coûte cher ce CAC 40 -50 milliards envolés ! Ces français sont stupides à vous lire, non pas, quelqu'un que vous connaissez bien c'est ramassé une veste et je crois qu'il les méprise un peu moins !

à écrit le 10/03/2010 à 9:33
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Les cassandres répondront qu'effectivement la richesse de la France est le tissu de PME qui alimente l'infernal fisc, bien loin des grosses entités qui savent utiliser les prix de transfert.

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