Pétrole et dépendances

Par Odile Esposito, rédactrice en chef à La Tribune.

Il faut réduire notre dépendance au pétrole, répètent à l'envi les défenseurs de l'environnement, mais aussi nos gouvernants, soucieux de rééquilibrer la balance commerciale du pays. Pourtant, à voir ce week-end les longues files d'attente dans les stations-service de l'Hexagone, à entendre l'inquiétude sur l'approvisionnement en kérosène de Roissy, on se disait que la partie était loin d'être gagnée.

Certes, la prise de conscience est là. Le Mondial de l'automobile, qui a fermé ses portes dimanche soir, a prouvé que la voiture électrique était passée du mythe à la réalité. Mais elle reste chère, pour une autonomie toujours incertaine.

Certes encore, et c'est tant mieux, la France et la planète se couvrent peu à peu d'éoliennes et de panneaux solaires. Mais la consommation mondiale d'électricité, après le fléchissement observé en 2009, devrait repartir à la hausse, emmenée par la Chine. Et sa production devrait encore venir majoritairement de sources fossiles. La relance du nucléaire, tant espérée par les industriels français, est freinée par la rechute des prix du gaz et du pétrole, comme le montre la volte-face du partenaire américain d'EDF.

Pour longtemps encore, les industriels de l'or noir resteront donc les rois du pétrole. On a vu d'ailleurs à quelle vitesse l'administration Obama a levé le moratoire imposé aux compagnies dans le golfe du Mexique après l'accident survenu chez BP.

En France, les salariés du pétrole, inquiets pour l'avenir de leurs raffineries, en profitent et font plus que jamais jouer un droit de blocage qu'on pensait réservé aux cheminots. Logique.
 

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