Tout va mieux que bien

Par Eric Benhamou, éditorialiste à La Tribune.
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Crise de la dette, récession, moral en berne, rigueur à tous les étages, bref tout va mal. Alors vive les indicateurs « non, ce n'est pas la fin du monde » ! L'idée a été lancée par Daniel Gross sur Yahoo! Finance. Aux États-Unis, l'indicateur « très positif » du moment est celui des ventes d'automobiles. L'indice ISM (indice de l'activité industrielle) est jugé juste « positif », car en léger déclin mais toujours au-dessus de fameux seuil de 50. L'emploi est « quelque peu positif » mais heureusement il existe aussi les indicateurs qui devraient « ravir les économistes et les entreprises mais moins les salariés », comme la productivité. Elle va bien, merci. Sur son blog (mjperry.blogspot.com), le professeur de finance, Mark J. Perry, affine la réflexion et repère un nouvel indicateur de reprise économique : celui des ventes de pick-up. « Ces véhicules, explique-t-il, sont surtout achetés par de petits entrepreneurs. » Par conséquent, le bond des ventes observé en octobre et novembre indique clairement que les affaires reprennent pour les PME. Une intuition statistique confirmée par les chiffres, plutôt bons, de l'emploi dans le secteur privé au mois de novembre. Coïncidence ou non, un petit vent « bullish » (acheteur) souffle à nouveau sur Wall Street. C'est une lueur d'espoir entretenu par une kyrielle de sites spécialisés. Abnormal Returns a fait le tour du sujet et souligne l'activité en hausse des courtiers en ligne (Interactive Brokers Group), le boom sur les options (« Wall Street Journal ») ou les enquêtes de l'American Association of Individuals Investors qui relèvent un appétit retrouvé pour les actions. Mais, comme le souligne Stocks Twins, le moral des actionnaires individuels est plus volatil que les indices. De son côté, l'excellent site d'informations Propublica (projects.propublica.org), qui a un talent particulier pour présenter clairement les statistiques de la Fed, vient de publier un tableau très détaillé de tous les prêts accordés aux banques américaines, lors des différents plans de sauvetage, par la banque centrale. Les chiffres donnent le tournis : trois banques (Citi, Merrill Lynch et Morgan Stanley) ont ainsi emprunté - chacune - plus de 2.000 milliards de dollars. Les autres établissements sont loin derrière et tous sous la barre de 1.000 milliards. Ces montants sont certes des facilités de crédit, pour l'essentiel au jour le jour. Mais ils donnent quand même une idée du choc de liquidités que les banques ont dû affronter pendant la crise et aussi l'écart impressionnant entre les banques les plus exposées et les autres. On attend avec impatience des informations aussi détaillées et lisibles de la part de la BCE.

Chacun le sait désormais, le monde change. « The Atlantic » vient d'en donner une nouvelle preuve avec son classement des 30 villes les plus dynamiques au monde en termes d'emplois et de croissance. Le vainqueur est en effet... Istanbul. Et le reste de la liste est aussi surprenant. Les seuls représentants de l'Occident sont Melbourne, Austin et Montréal. Et encore, Melbourne est plutôt à l'Est qu'à l'Ouest.

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